Cybersécurité: aux USA, une commission mandatée par le Congrès recommande une meilleure stratégie de lutte contre les hackers

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Les États-Unis ont besoin d’un coordinateur sur la cybersécurité au plus haut niveau de l’Etat et d’une meilleure stratégie de «dissuasion» contre les pirates informatiques et autres cyber-menaces, a estimé mercredi une commission mandatée par le Congrès.

Ce panel composé par des élus des deux partis, qui comprenait des législateurs et des experts du secteur privé, a formulé au total plus de 80 recommandations allant de réformes au sein des pouvoirs exécutif et législatif à une meilleure coopération avec les alliés pour sécuriser l’espace numérique. «La réalité est que nous sommes gravement en danger dans le cyber-espace», ont souligné dans un communiqué le sénateur Angus King et l’élu Mike Gallagher, co-présidents de ce panel baptisé Commission Solarium sur le cyber-espace, du nom d’un projet de politique étrangère de l’ère Eisenhower.

«Toute votre vie – votre salaire, vos soins de santé, votre électricité – dépend de plus en plus de réseaux d’appareils numériques qui stockent, traitent et analysent les données. Ces réseaux sont vulnérables, voire déjà compromis», ont-ils relevé. Le groupe d’experts a notamment recommandé la création d’un «cyber-directeur national» à la Maison Blanche qui coordonnerait le travail du gouvernement et du secteur privé. Le panel a aussi mis en avant la nécessité d’une stratégie de dissuasion plus vigoureuse pour montrer aux pirates informatiques qu’ils seront soumis à de fortes sanctions.

«Aujourd’hui, la plupart des cyber-acteurs ne se sentent pas découragés, voire même se sentent enhardis, à cibler nos données personnelles et nos infrastructures publiques», souligne le rapport.

«Par notre incapacité ou notre réticence à identifier et punir nos cyber-adversaires, nous signalons que s’immiscer dans les élections américaines ou voler des milliards de dollars de propriété intellectuelle est acceptable», ajoute le document. Le panel recommande à cet égard une stratégie «en plusieurs couches» qui impose de réels coûts aux attaquants, y compris en recourant éventuellement à la force militaire.

«Les États-Unis doivent maintenir leur capacité, leur résilience et leur disponibilité à utiliser leur puissance dans le cyber-espace mais aussi dans le monde réel sur un large spectre, depuis des affaires de concurrence à des situations de crise ou de conflit», note le document.