D8/ «Adam recherche Eve» : la téléréalité brise un tabou

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La téléréalité brise un tabou mardi soir sur D8 avec «Adam recherche Eve»: elle ose pour la 1ère fois le nu intégral sur les écrans français, en Prime Time et en clair, sa nouvelle arme dans la bataille de l’audimat. 

Importée des Pays-Bas et intitulée «Adam recherche Eve» («Adam zoekt Eva»), l’émission décomplexée, qui a déjà fait beaucoup couler d’encre dans la presse, se résume à un concept simple: deux célibataires à la recherche de l’amour sont mis en présence sur une plage de sable immaculé d’un petit atoll édénique de Tahiti. Mais à la différence d’autres émissions de ce type, les deux participants sont complètement nus, dès leur première rencontre. Seuls les sexes sont floutés contrairement au programme d’origine. «Ils ont décidé de tout laisser derrière eux et d’aller au-delà des apparences», explique l’animatrice de «Adam recherche Eve», Caroline Ithurbide, vêtue, elle, d’une tunique courte. «La nudité apporte une vulnérabilité à ceux qui se rencontrent, une fragilité que l’on voit nulle part ailleurs en télé», fait-elle valoir pour défendre ce choix. 

Le principe de cette émission hebdomadaire, diffusée à 20h50, n’a apparemment pas découragé les candidats. «Une trentaine de participants, entre 25 et 35 ans, ont été choisis parmi plusieurs centaines de personnes qui se sont présentées au casting», souligne Xavier Gandon, directeur des programmes de D8. «On leur a dit que cela allait être soft, mignon, plein de bons sentiments», précise Caroline Ithurbide. Vincent, 24 ans, vendeur dans un magasin de bricolage, «venait de connaître une rupture amoureuse quand il est tombé par hasard» sur l’annonce du casting.  «J’ai pris cela comme un signe du destin», raconte-t-il. «Je me suis dit pourquoi pas ce défi-là». «Je n’avais jamais pris l’avion, je n’étais jamais parti aussi loin, je me suis dit «pourquoi ne pas tenter cette aventure»», poursuit le jeune candidat. «J’ai pas mal cogité là-bas, j’en reviens grandi», assure-t-il. «C’est une expérience qui va me marquer à vie». Madeleine, vendeuse de prêt-à-porter, 25 ans, a vu l’annonce sur Facebook et comme Vincent, a «très vite pris sa décision, juste le temps d’en parler à sa mère». En acceptant de tourner dans l’émission, elle voulait, dit-elle, «reprendre confiance en elle». Dans un extrait dévoilé par la chaîne, on les voit sur une longue plage déserte, marchant l’un vers l’autre dans le plus simple appareil, jusqu’au face-à-face. «J’étais tout angoissé à l’idée de ne pas lui plaire», explique Vincent. «Il m’a tout de suite rassurée en me regardant dans les yeux», se souvient Madeleine. Les équipes de tournage ont «fait très attention», assure Caroline Ithurbide, «dans la façon de réaliser l’émission avec beaucoup de plans larges». «Certains nous ont accusés d’hypocrisie parce que nous avons flouté les sexes, mais notre objectif n’est pas de montrer des sexes en gros plan». 

Avant même le 1er épisode, l’émission a déjà suscité de nombreux commentaires des internautes sur les réseaux sociaux, partagés entre curiosité et réprobation face à une télévision qui «tombe si bas». Les équipes techniques quittent le «motu», l’îlot polynésien, vers 21h00 une fois que les participants ont préparé le feu et commencé à dîner. Le couple se couche ensuite sous la hutte. La nuit, ils ne sont pas du tout filmés, «ils sont livrés à eux-mêmes», explique la chaîne. «Mais quoi qu’il arrive, on ne parle jamais de sexualité ou d’acte sexuel, ce n’est vraiment pas le propos», insiste-t-elle. Le lendemain, une 3ème candidate fait son apparition pour corser l’épreuve. Adam doit désormais choisir son Eve.