Décès du célèbre animateur de radio américain Rush Limbaugh, icône des conservateurs américains

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Le célèbre animateur de radio américain Rush Limbaugh, figure de la droite conservatrice sur les ondes pendant plus de quatre décennies et fidèle soutien de Donald Trump, est décédé à l’âge de 70 ans a annoncé sa famille sur sa page Facebook. «Il m’a soutenu dès le début. (C’était) un grand gentleman», a réagi Donald Trump par téléphone sur la chaîne Fox News. «C’était un gars unique. Il avait une perspicacité extraordinaire» a également déclaré l’ancien président, avant d’ajouter : «Rush était persuadé que nous avions gagné (l’élection présidentielle de 2020), et j’en suis persuadé aussi d’ailleurs. Je crois que nous avons gagné de manière considérable». «Son honneur, son courage, sa force, et sa loyauté, ne seront jamais remplacés. Rush était un patriote, un défenseur de la Liberté, et quelqu’un qui croyait en la grandeur que représente notre pays», a par la suite déclaré l’ancien président républicain. Rush Limbaugh avait révélé en février dernier être atteint d’un cancer avancé du poumon lors de son émission de radio, souvent présentée comme le talk show le plus écouté du pays. L’ancien président républicain George W. Bush a également réagi en qualifiant Limbaugh «d’ami pendant toute la durée de ma présidence». «Même s’il était impétueux, parfois controversé, et toujours campé sur ses idées, il exprimait ses opinions en tant que porte-voix pour des millions d’Américains», a ajouté le 43e président américain. «Les condoléances (de Joe Biden) vont à la famille et aux amis de Rush Limbaugh», a déclaré de presse la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki. L’influence de l’animateur était telle qu’il a été autrefois désigné avec sarcasme de «chef du parti républicain» par les démocrates. Personnage controversé, il a régulièrement été accusé de propager des fausses informations et des théories du complot. «Rush Limbaugh a construit sa carrière en mentant à son public, attisant la misogynie, et alimentant le racisme», a réagi Angelo Carusone, PDG de Media Matters for America, un observatoire des médias marqué à gauche. «Il divertissait les auditeurs en se moquant sans pitié et en calomniant quiconque ne ressemblait pas à son auditeur typique – hétéro, blanc, conservateur, et masculin – et cette cruauté est finalement devenue un pilier central du conservatisme moderne», ajoute-t-il. Cibles régulières de ses émissions, Rush Limbaugh n’hésitait pas à qualifier les féministes de «féminazis». En 2008, avant l’élection présidentielle qui verra Barack Obama accéder à la Maison Blanche, il ricane quand une personne intervenant dans son émission compare le futur premier président afro-américain à un singe de dessins animés. Quatre ans plus tard, avant la réélection de Barack Obama, il provoque la tempête dans le pays en qualifiant sur les ondes de «salope» et de «prostituée» une étudiante, Sandra Fluke, venue défendre au Congrès une disposition de l’administration Obama en faveur de la contraception. Mais la controverse ne durera finalement pas, et il continuera à profiter d’un succès jamais démenti auprès des auditeurs conservateurs. Né en 1951 dans le Missouri, Rush Limbaugh commence sa carrière à la radio en 1971 mais essuie plusieurs échecs dans différentes stations. En 1984, il est embauché par une station de Sacramento, en Californie, qui recherchait un animateur au style flamboyant. Son émission la plus emblématique, «The Rush Limbaugh Show» débute en 1988, et devient rapidement l’une des plus populaires à la radio américaine. Ce programme quotidien de 3 heures était écouté en moyenne par plus de 15 millions d’auditeurs en 2020. Il s’était vu accorder en avril par Donald Trump la médaille présidentielle de la liberté, l’honneur civil le plus important qui puisse être accordé aux Etats-Unis.