Démantèlement d’un réseau d’exportation de téléphones portables volés vers l’Algérie

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Cinq suspects ont été mis en examen, dont trois écroués, dans le cadre du démantèlement d’un réseau d’acheminement de téléphones portables volés vers l’Algérie, avec la complicité de stewards et d’un fonctionnaire algérien, a annoncé le parquet de Rennes vendredi dernier.

Plusieurs dizaines de téléphones portables, des ordinateurs portables, ainsi qu’un véhicule de marque Maserati immatriculé au Luxembourg, ont notamment été saisis lors des perquisitions menées à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). 

L’enquête avait démarré à l’été 2020 après une série de vols de bijoux et de téléphones portables dans le centre-ville de Rennes «commises par des mineurs ou jeunes majeurs étrangers en errance», selon un communiqué du parquet. 

Les investigations ont permis de mettre à jour «une filière centrée sur le Val-de-Marne qui récupérait les téléphones dérobés notamment à Rennes afin de les acheminer en Algérie avec la complicité de stewards d’une compagnie aérienne et d’un fonctionnaire» algérien, a précisé le procureur de Rennes Philippe Astruc. 

Une information judiciaire a été ouverte en février 2021. Selon les enquêteurs, «au moins 600 téléphones mobiles haut de gamme ont ainsi été exportés» entre décembre 2020 et février 2021, «générant un profit de plusieurs dizaines de milliers d’euros par mois», selon la même source. Ce réseau collectait également des téléphones volés à Paris et en Normandie. Quatre suspects, originaires d’Algérie et inconnus de la justice, ont été mis en examen pour «recel en bande organisée de vols commis en bande organisée». 

Trois ont été incarcérés, dont l’organisateur présumé du réseau, de nationalité algérienne et bénéficiant d’une carte de résident au Luxembourg. 

Un steward franco-algérien de 42 ans, a également été mis en examen pour avoir assuré «plusieurs transports de téléphones volés entre la France et l’Algérie», selon le parquet. Il a été placé sous contrôle judiciaire. 

Quatre autres stewards de la compagnie Air Algérie font l’objet de mandats d’arrêt. Les suspects encourent 15 ans de réclusion criminelle et une amende. 

«Les investigations se poursuivent sur commission rogatoire en France, et auront vocation à se prolonger au Luxembourg et en Algérie selon les mécanismes de la coopération judiciaire, bilatérale ou européenne», a précisé M. Astruc.