Entretien avec … Emmanuelle Le Goff, directrice commerciale de Médiamétrie département Radio

    Emmanuelle Le Goff, directrice commerciale de Médiamétrie, département radio, présente pour média+ la dernière étude de Médiamétrie «L’Année Radio 2006-2007».

    média + : Quel est l’objet de l’étude réalisée par Médiamétrie concernant l’Année Radio 2006-2007 ?

    Emmanuelle Le Goff : Nous avons présenté mercredi matin «L’Année Radio» qui est une synthèse des résultats radio de l’année 2006-2007 c’est-à-dire «La 126 000» et l’étude «Media in life». C’est une synthèse de l’ensemble des comportements et des audiences radios de l’année.

    média + : Quels sont les faits marquants de la saisons radio 2006-2007 ?

    Emmanuelle Le Goff : 2006-2007 est un très bon cru pour la radio avec une belle progression du nombre d’auditeurs: + 480 000 auditeurs par rapport à l’«Année radio 2005-2006». En plus de la progression du nombre d’auditeurs, la durée d’écoute reste très forte: 2h56 contre 2h55 l’an dernier. Cette durée d’écoute n’a fait qu’évoluer au fur et à mesure de l’année pour arriver à presque 3 heures d’écoute par jour sur la vague avril-juin 2007. Le premier fait marquant est donc une belle progression de l’audience en particulier des généralistes.

    média + : Quelles conclusions tirez-vous pour les radios généralistes et les radios musicales concernant cette Année Radio 2006-2007 ?

    Emmanuelle Le Goff : Les radios musicales restent assez stables en nombre d’auditeurs. Quant aux radios généralistes, elles progressent beaucoup en nombre d’auditeurs. Par conséquent, la part d’audience des généralistes enregistre une forte hausse au profit de l’ensemble des autres stations. Comme le nombre d’auditeurs augmente pour les généralistes et la durée d’écoute, nous avons une part d’audience des généralistes qui est très forte puisqu’elle passe à 39,5% alors que l’an dernier elle était à 37,6%.

    média + : La forte augmentation d’écoute des radios généralistes est-elle une conséquence des élections présidentielles et législatives ?

    Emmanuelle Le Goff : La progression de l’audience des généralistes se fait en particulier sur le premier semestre 2007 donc une période riche en actualité politique et qui a forcément été propice aux stations généralistes. Il n’y a peut être pas qu’un effet actualité, il peut y avoir aussi des programmes qui s’adaptent de plus en plus aux attentes des auditeurs, il y a aussi de plus en plus d’innovation en radio.

    média + : Y a t il eu un grand renouvellement des programmes radiophoniques en 2006-2007 ?

    Emmanuelle Le Goff : Les stations ont surtout su s’adapter à l’actualité riche, en faisant des émissions spéciales autour de l’actualité politique.

    média + : La radio sur Internet a-t-elle un avenir ?

    Emmanuelle Le Goff : Quand nous parlons d’audience de la radio dans la «126 000», nous recueillons l’ensemble de l’audience de la radio quelque soit le mode d’écoute, c’est-à-dire sur un poste traditionnel, sur Internet, sur la télévision par câble ou satellite, ou encore sur un téléphone mobile. L’audience des stations est prise en compte quelque soit le mode de diffusion de la station. Après, nous avons pu regarder effectivement, le nombre de personnes qui ont déjà écouté la radio via Internet donc une écoute de la radio via Internet qui progresse: nous avons comparé des résultats sur une base avril-juin par rapport à janvier-mars et là, nous trouvons une progression de l’écoute en directe des stations via Internet : on est passé de 8,9 millions de personnes qui écoutaient la radio via Internet à 9,7 millions de personnes. Les nouveaux modes d’écoute progressent mais les postes de radios auront toujours un avenir, quand nous sommes en voiture ou à notre domicile, nous avons toujours notre poste de radio traditionnel. Mais, effectivement, Internet progresse et dans le cadre de l’écoute au travail: il est plus simple d’écouter la radio via Internet au bureau, ça facilite l’écoute de la radio et c’est sûrement ce qui permet de voir une belle audience du média.

    média + : A votre avis, quelles vont être les conséquences du passage à la radio numérique sur le paysage radiophonique ?

    Emmanuelle Le Goff : C’est très difficile à dire. La mesure d’audience de la radio se fait en déclaratif, donc à partir du moment où la radio numérique arrivera, nous la mesurerons et nous pourrons donner des résultas tout de suite. Mais il est difficile d’anticiper l’impact aujourd’hui.

    média + : Avez-vous remarqué qu’il y avait une écoute de la radio que se faisait de plus en plus hors du domicile ?

    Emmanuelle Le Goff : Quand on regarde la part de l’écoute globale de la radio, on se place dans un volume d’écoute, nous avons une écoute à domicile qui représente dans l’écoute globale de la radio 51,7%, sachant qu’il y a 4 ans, nous étions à 55% de l’écoute radio. Donc, l’écoute de la radio se fait de moins en moins à domicile même si ça reste le lieu majoritaire. Nous remarquons aussi qu’il y a une écoute de la radio de plus en plus en voiture et au travail. Le volume d’écoute de la radio en voiture progresse de 23,9% à 26,1% et au travail, l’écoute enregistre une hausse de 16,6% à 18,2%. Donc, effectivement, l’écoute se fait moins à domicile qu’avant. La radio est un média de la mobilité, c’est-à-dire que c’est le premier média consommé en mobilité si l’on exclut l’affichage qui n’est pas mesuré dans nos études. Sur 100 personnes qui sont en déplacement, 58 ont un contact avec la radio. L’audience de la radio progresse cette année et est très réactive. En plus, il est possible d’écouter le radio partout, en voiture, en déplacement, au travail, avec des écouteurs. C’est le media qui accompagne les individus toute la journée.