Entretien avec Grégory DORCEL DG du Groupe Marc Dorcel

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    Empire de la pornographie audiovisuelle française, l’univers Marc Dorcel entreprend depuis de nombreuses années une extension de ses activités sur Internet et à la télévision. Afin de comprendre les stratégies de développement menées par le groupe, média+ s’est entretenu, dans le cadre du MIPCOM, avec Grégory Dorcel, Directeur général du Groupe Marc Dorcel.
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    Les nouveaux médias sont-ils une mine d’or pour votre société ?
    Grégory DORCEL
    En 2009, nos contenus et services en ligne constituaient 38% du marché VOD France. Financièrement parlant, toutes les activités liées aux nouveaux médias et au digital représentent aujourd’hui près de 70% de notre chiffre d’affaires. En revanche, le marché du DVD a disparu à cause du piratage. Nous avons donc subi une chute d’activité drastique sur ce support. A cet égard, la VOD n’a pas réussi à contrebalancer la donne et nous avons subi une déperdition de valeur.
    media+
    Comment expliquez-vous l’achat de vos programmes X sur le web alors qu’Internet est un grand champ de gratuité pour la vidéo pornographique ?
    Grégory DORCEL
    A partir du moment où l’on offre un contenu de qualité agencé sur des plateformes de streaming ou de téléchargements ergonomiques permettant à l’internaute d’être dans un environnement sécurisé, la consommation se fait de façon naturelle. La qualité, c’est un investissement de temps et d’argent. C’est aussi un minimum d’attention envers les attentes de notre public. Le budget de financement d’un film est ainsi de 80.000 euros en moyenne et nous étirons ce budget jusqu’à 250.000 euros pour des blockbusters de 90′. A titre comparatif, le budget moyen d’un film porno en France est de 4.500 euros et de 15.000 dollars aux Etats-Unis.
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    Sur le champ télévisuel, où en êtes-vous ?
    Grégory DORCEL
    La marque Dorcel est distribuée dans 56 pays et nous travaillons avec une trentaine de chaînes de télévision. Nous commençons à produire des documentaires liés à l’érotisme. Nous avons également lancé notre chaîne paneuropéenne Dorcel TV qui réunit 1 million d’abonnés. Nous venons de lancer la 2ème saison de «Libertime» sur Planète No Limit. Nous fournissons également des programmes pour les cases sexy de Direct Star et nous sommes en discussions avec d’autres chaînes.
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    La 3D s’insère dorénavant dans vos films. Va-t-elle se généraliser à l’ensemble de vos programmes ?
    Grégory DORCEL
    La 3D n’est qu’une activité supplémentaire qui n’aura pas d’impact sur la production 2D elle car nécessite des concepts et des modes de narration différents de la 2D.