Entretien avec … Thierry Clopeau, Directeur des Sports chez Europe 1

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    Lors d’une table ronde intitulée «Le sport et la radio numérique» au Sportel de Monaco la semaine dernière, média+ a rencontré Thierry Clopeau, Directeur des Sports chez Europe 1 qui nous éclaire sur ce sujet.

    média+ : Quel est l’enjeu pour un groupe comme Lagardère d’avoir lancé une radio thématique sportive ?
    Thierry Clopeau : Arnaud Lagardère a une vision expansionniste du sport. Sur ce genre, il manquait un vecteur média avec une offre 100% sport. Nous avons eu l’opportunité d’acheter une fréquence FM disponible gratuitement sur Paris – Ile de France depuis juin dernier. Europe 1 Sport, qui est candidate au numérique, propose 18 heures de programmes frais avec de nombreuses couvertures en direct. Nous avons environ 600 000 auditeurs à l’antenne le soir.

    média+ : Quel avantage concret le numérique peut-il procurer à la radio ?
    Thierry Clopeau : Nous savons que le numérique révolutionne la télévision depuis 1 an. Il s’agit clairement d’un «plus produit» pour le téléspectateur. Dans le groupe Lagardère nous avons conscience que le numérique sera également un plus pour les auditeurs avec une offre élargie que proposeront des radios thématiques. Europe 1 Premium a candidaté avec trois autres radios – Virgin Radio, RFM, Europe 1 Sport – pour basculer dans le numérique. Son avantage ? Une qualité sonore très limpide avec un son stéréo numérique très qualitatif. Les données associées qui s’ajouteront au récepteur seront également importantes. Nous envisageons dans le groupe de coupler avec le «Journal Du Dimanche» de l’information qui sera en déroulée sur le récepteur numérique. Dès lors, nous voulons une radio de services d’informations ayant une couverture nationale, territoriale, qualitative. Nous travaillons avec le CSA pour que le développement se fasse le plus rapidement possible. Nous espérons que la totalité du territoire soit couverte avant 2012.

    média+ : Au-delà de la partie optimiste, quels sont les problèmes que vous redoutez ?
    Thierry Clopeau : Nous n’allons pas faire dans la langue de bois, en tant qu’opérateur nous avons quelques incertitudes sur le renouvellement des parcs d’émetteurs analogiques. Il y en a 5 à 6 par foyer soit 150 millions en France. Ce ne sera pas simple d’ici 2012 de renouveler tout ça. Autre doute: l’initialisation du parc des récepteurs chez les constructeurs automobiles. Il existe également quelques inquiétudes sur le model économique. Nos radios doivent être à l’équilibre le plus rapidement possible. D’autant plus que le groupe Lagardère n’a pas l’intention de faire des radios low cost. Au-delà de l’offre service nous comptons faire du business en augmentant les rentrées publicitaires grâce au numérique. Comme vous le voyez, nous avons un optimisme mesuré sur le numérique. Sans oublier la concurrence des web radios.

    média+ : Quand Europe 1 Sport aura-t-elle un équilibre économique ?
    Thierry Clopeau : Avec Europe 1 Sport nous ne sommes pas encore dans un modèle économique équilibré mais nous devrions y arriver d’ici 2013. Je reste persuadé que les radios de l’ancienne économie ont un besoin vital de plonger dans le pluri-médias. Il s’agit d’un réel positionnement de survie économique.

    média+ : Que pensez-vous de vos concurrents en radio sportive ?
    Thierry Clopeau : Nous sommes dans une dimension d’informations et de divertissements que n’a pas une radio comme RMC Sport. Nous sommes en compétition avec, mais il n’y a pas de guerre. Nous les attaquons avec humilité, sans arrogance. Nous travaillons sur de nouveaux produits pour que le sport soit couvert comme un spectacle vivant. C’est ma vision de la radio. Nous aurons les premiers chiffres en novembre pour Europe 1 Sport et l’arbitrage du CSA pour notre candidature au numérique est prévue en mars 2009. Enfin, si tout va bien, Europe 1 Sport débarquera dans les 19 plus grandes villes de France fin 2009.