Europe 1 mise sur le changement pour reconquérir ses auditeurs

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Pour la 3ème rentrée d’affilée, Europe 1 mise sur le changement pour remonter la pente des audiences, avec une grille «de rupture» recentrée sur l’information qui s’appuie sur des talents maison, sous la houlette de son PDG Arnaud Lagardère. «C’est une grille de rupture sans pour autant tout jeter à l’eau», a commenté mardi le patron du groupe Lagardère, remerciant «tous ceux qui ont travaillé cet été». La station a régulièrement perdu des auditeurs ces dernières années, au point de tomber à son plus bas niveau historique entre avril et juin, à 5% d’AC, selon la dernière mesure de Médiamétrie.Après le tandem Frédéric Schlesinger/Patrick Cohen en 2017/2018, puis Laurent Guimier/Nikos Aliagas en 2018/2019, c’est en interne que le patron a recruté la nouvelle dirigeante de la station, Constance Benqué, ainsi que le nouveau matinalier, Matthieu Belliard. «Les gens ici sont tous très optimistes car ils savent qu’on a le temps, on est dans une course de fond, on est tous des marathoniens», a assuré Arnaud Lagardère, ajoutant qu’il n’allait «pas s’attacher aux premières audiences», qui seront publiées mi-novembre par Médiamétrie, et s’attendait à une remontée pour la fin de la saison. Objet d’une motion de défiance des salariés qui regrettaient sa «non-stratégie» l’année dernière, le PDG a répété son attachement à Europe 1 et précisé qu’il resterait président de la station «tant que les audiences n’auront pas retrouvé un niveau satisfaisant». «Personne n’est parfait, j’assume mes erreurs s’il y en a eu», a-t-il confié. Son implication passe aussi par la présence à Europe 1 de son conseiller Ramzi Khiroun, qui a participé à l’élaboration de la grille. «Singularité, audace, prescription, ce sont les valeurs qui nous ont animés pour la construction de cette grille. Il a aussi été beaucoup question de cohérence: on a travaillé à la cohésion du positionnement», a détaillé de son côté Constance Benqué, qui dirige désormais l’ensemble du pôle news du groupe Lagardère (Europe 1, le JDD, Paris-Match, RFM, Virgin Radio et la marque Elle à l’international). Le résultat final, salué par la presse spécialisée, laisse plus de place à l’information avec des journaux plus longs, à la culture et aux médias avec une nouvelle tranche de 9 à 11 heures présentée par Philippe Vandel, et à la musique le soir, en reconduisant l’émission d’Emilie Mazoyer de 20h à 22H. Les auditeurs retrouvent Anne Roumanoff (11H-12H), Raphaëlle Duchemin (12-14H) et Christophe Hondelatte (14-15H). Matthieu Noël reprend la tranche stratégique de 16-18H (face aux «Grosses Têtes» sur RTL), et Nathalie Levy, transfuge de BFMTV, récupère le 18-20H. La matinale (6-9H) a été confiée au journaliste Matthieu Belliard, aux manettes du 17-20H la saison dernière, avec Sonia Mabrouk de 8h à 8H30 pour notamment mener l’interview politique, et toujours la star des audiences de la station, l’humoriste Nicolas Canteloup. «Nous avons l’intention d’être prescripteur» et de répondre aux questions que se posent les auditeurs d’Europe 1, a détaillé le nouveau matinalier. La radio cible en priorité le «cadre urbain dynamique» et quadragénaire. Côté numérique, la radio va poursuivre la stratégie digitale mise en place l’année dernière, avec une priorité à l’audio, le développement des podcasts et du studio Europe 1 (structure qui produit des podcasts natifs), précise Constance Benqué. Pour la dirigeante, la prochaine vague d’audience importante sera celle publiée en avril.Sans donner de chiffres, le PDG a assuré «mettre les moyens» pour relancer la radio, qui perd de l’argent mais pas autant selon lui que les 20 à 30 millions d’euros par an évoqués dans la presse. «L’équation économique est importante» mais tenable pour le moment, a-t-il assuré. Enfin, interrogé sur la vente éventuelle des radios musicales RFM et Virgin, il a répondu que «si on nous fait une offre qu’on ne peut pas refuser, on la regardera».