Exception culturelle: la France continue à se battre bec et ongles

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Alors que les Européens se réunissent vendredi pour le lancement de négociations commerciales avec les Etats-Unis, la France continue à se battre bec et ongles pour en exclure le secteur audiovisuel, un enjeu qui mobilise gouvernement et professionnels de la culture depuis trois mois. «Si on s’engage dans cette voie, c’est «La rivière sans retour» (d’Otto Preminger), mais sans Marilyn Monroe», aime à répéter Pascal Rogard, président de la Coalition française pour la diversité culturelle, qui défend cette diversité face aux négociations commerciales internationales. Débats, colloques, conférences, discours, interviews… Professionnels et gouvernement ont multiplié les interventions ces dernières semaines pour faire passer leur message. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault l’a réaffirmé clairement mercredi à l’Assemblée nationale: Paris «s’opposera à l’ouverture des négociations si la culture, si les industries culturelles ne sont pas protégées et n’en sont pas exclues», et ira «jusqu’à utiliser son droit de veto politique». La Commission européenne a donné en mars son feu vert à l’ouverture de négociations pour un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, en y incluant le secteur audiovisuel. Mais la France s’y oppose, au nom du respect du principe de «l’exception culturelle», qui consiste à faire de la culture une exception dans les accords internationaux. «Il n’y aura d’accord sur rien, s’il n’y a pas d’accord sur tout», a martelé la ministre de la Culture Aurélie Filippetti mercredi, à l’issue du vote d’une résolution à l’unanimité à l’Assemblée nationale pour demander que «les services audiovisuels soient expressément exclus du mandat de négociation».