F. MORGANT (Deauville Green Awards) : «Cette période d’arrêt d’activité n’a pas eu beaucoup d’effet sur le nombre d’inscriptions de films»

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La neuvième édition des Deauville Green Awards aura lieu les 17 et 18 juin 2020. Les organisateurs restent tout de même en alerte quant à l’évolution de la crise sanitaire. L’occasion pour média+ de faire point sur le plan d’action du festival avec François MORGANT, le Président, et Georges PESSIS, le Président d’honneur.

En pleine période de confinement et de crise sanitaire, comment organisez-vous la mise en place du Deauville Green Awards ?

François MORGANT

Les Deauville Green Awards s’organise tout au long de l’année. Cette période de confinement arrive au moment où l’équipe du festival finalise l’appel à films et prend contact avec les producteurs, les réalisateurs, les agences, les ONG et tous ceux susceptibles d’inscrire un film documentaire, une campagne de sensibilisation ou un film corporate dans l’une des 14 catégories que compte le festival.

Cette neuvième édition est portée par le thème «Vivre en 2050». Pourquoi cette thématique ?

François MORGANT

Si nous avons choisi comme thème «Vivre en 2050»  pour ce neuvième festival c’est parce qu’aujourd’hui un producteur de film doit ouvrir des fenêtres sur le monde de demain. Il ne peut se contenter d’être informatif ou distrayant. Cela ne veut pas dire bien sûr que les films ne doivent pas contenir des informations, qu’ils ne doivent pas faire rire et pleurer mais ils doivent donner un éclairage, proposer une voie. Le temps de l’advertainment est bien fini.

Dernière ligne droite pour l’appel à film. Avez-vous rempli vos objectifs ou espérances ?

François MORGANT

Contre toute attente, cette période d’arrêt d’activité pour une grande partie de la production audiovisuelle, n’a pas eu beaucoup d’effet sur le nombre d’inscriptions de films. Par ailleurs, les témoignages d’encouragement et de sympathie que nous recevons montrent que l’intérêt pour cette neuvième édition des Deauville Green Awards n’a pas faibli.

Confinement oblige, le jury international votera en ligne. L’organisation est-elle simple ?

François MORGANT

Depuis la création du festival en 2012, notre partenaire Opsomaï a mis en place une formidable plateforme de vote en ligne qui permet aux 30 jurés répartis aux quatre coins du monde de pouvoir visionner les films en compétition et de voter en ligne.

Les médias prennent-ils en considération ces thématiques du développement assis et de la biodiversité ?

François MORGANT

Difficile aujourd’hui d’allumer un écran sans tomber rapidement sur un reportage, un film ou une publicité liée au développement durable. Pourquoi ? Tout simplement parce que le développement durable parle de notre avenir. Depuis les années 80 on a fait l’impasse sur l’avenir. On n’en parlait plus. Aujourd’hui tout ce qu’on a enfoui dans les placards ressort. On est obligé de parler de l’environnement, on est obligé de parler des problèmes sociaux, on est obligé de parler des problèmes sanitaires. Le climat, la pollution, la biodiversité, les inégalités, les crises sanitaires… Tout cela nous rattrape. Pour rappel, la régie TF1 publicité a invité le marché à valoriser ses campagnes dans le cadre de cette 9e édition.

Georges Pessis, vous êtes le Président d’honneur. Quel est votre rôle et en quoi votre engagement est-il important ?

Georges PESSIS

Je m’occupe en premier lieu d’organiser le jury, de rester en contact avec les jurés, plus d’une trentaine, jusqu’au dernier moment, de les réunir la veille de l’attribution des Trophées pour décider de l’attribution des Grands Prix et, en général, de veiller au bon déroulement du scrutin pendant les périodes de vote. Par ailleurs, je coordonne notre Comité Scientifique, présidé par Jean Jouzel, afin de déterminer le thème des débats de chaque festival. Cette année, il a été décidé de faire trois débats autour du thème : «Comment nourrir 10 milliards d’humains en 2050», «Comment faire mieux avec moins» et «Comment agir devant la croissance des populations». Nous avons la chance d’avoir des intervenants de l’Ined, de BpiFrance, du Credoc, de l’Université de Rouen ou encore de la Fondation de la biodiversité. Ce rôle de Président d’Honneur est tout sauf honorifique : l’expérience, les réseaux, mon engagement, sont mis au service de cette belle idée qu’est notre Festival.

Envisagez-vous l’annulation de cette édition selon l’évolution de la crise ?

François MORGANT Nous attendons comme tout le monde de connaître les prochaines directives sanitaires qui seront mises en place ces prochains jours et prévoyons de reporter le festival en fin d’année à Deauville ou si cela n’est pas possible le festival se fera en ligne.