Facebook veut muscler son service Messenger

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Le groupe Facebook veut muscler son service de messagerie Messenger, qui revendique 600 millions d’utilisateurs, en encourageant son utilisation sur les sites de commerce en ligne et en l’ouvrant aux développeurs extérieurs d’applications. Avec 100 millions d’utilisateurs de plus qu’en novembre, Messenger est l’application du groupe qui affiche la plus forte croissance, a relevé mercredi le patron-fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, à l’ouverture de sa conférence annuelle pour les développeurs (F8). La messagerie a «le potentiel de devenir un moyen de communication très puissant», a-t-il affirmé devant plus de 2.500 participants. Facebook a déjà récemment présenté de nouvelles fonctionnalités pour renforcer Messenger avec notamment un service permettant d’envoyer de l’argent à ses proches qui doit démarrer dans les prochains mois aux Etats-Unis. Il passe toutefois à la vitesse supérieure avec le lancement mercredi d’une plateforme permettant aux développeurs extérieurs de créer des applications s’intégrant à Messenger. Facebook a parallèlement déjà annoncé mercredi plus de 40 nouvelles applications permettant d’intégrer aux conversations sur Messenger des images animées (GIFs), des vidéos, des clips audio… David Marcus, vice-président de Facebook en charge des services de messagerie, a surtout présenté un nouvel outil destiné à séduire les commerçants en ligne en leur promettant des échanges simplifiés avec leurs clients. Il permet d’envoyer une confirmation de commande via Messenger plutôt que par courriel comme c’est le cas généralement. Cela crée un fil de conversation unique entre le commerçant et son client sur Messenger, où peuvent par la suite s’ajouter des notifications lorsque le colis est envoyé ou pour des informations suivant l’avancée de son expédition. Le client peut pour sa part, avec une simple réponse par le même canal, modifier sa commande, contacter le service-après vente si le produit reçu ne donne pas satisfaction… «Nous faisons de Messenger un endroit où on peut facilement communiquer avec les entreprises qui nous intéressent, en plus des gens qui nous intéressent», a commenté Mark Zuckerberg. «On peut maintenant interagir avec le commerçant directement», et immédiatement il «sait qui je suis, il sait ce que j’ai acheté», a fait valoir M. Marcus. Ce n’est pas la 1ère tentative de Facebook pour séduire les commerçants puisque le groupe lui-même teste un bouton «acheter», permettant de faire directement des emplettes à partir d’une page du réseau. Les annonces de mercredi confirment parallèlement la volonté de créer, selon les mots de Mark Zuckerberg, «une famille d’applications de classe mondiale» autour du réseau social au 1,39 milliard de membres, incluant aussi une autre messagerie, WhatsApp (700 millions d’utilisateurs), ou le service de partage de photos Instagram (300 millions). En donnant davantage d’envergure à Messenger, Facebook lui donne aussi de meilleures chances de rivaliser avec des services concurrents comme Snapchat, dont les messages qui s’autodétruisent séduisent beaucoup les adolescents. Mark Zuckerberg a aussi rappelé devant les développeurs que la vidéo devrait être d’ici cinq ans le contenu de prédilection partagé sur Facebook, après le texte aux débuts du service et les photos aujourd’hui. En attendant, le groupe a lancé lors de la conférence un nouvel outil permettant d’intégrer facilement sur des sites internet tiers une vidéo publique postée sur le réseau social, et qui semble viser un créneau jusqu’ici plutôt dominé par YouTube, propriété de Google.