Favoritisme à l’INA: Mathieu Gallet condamné à une peine moins sévère en appel

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La cour d’appel de Paris a condamné jeudi   l’ancien PDG de Radio France Mathieu Gallet à une peine de 30.000 euros d’amende pour favoritisme lorsqu’il dirigeait l’Institut national de l’audiovisuel (INA), moins sévère que celle infligée en première instance. 

En janvier 2018, il avait été condamné à un an de prison avec sursis et 20.000 euros d’amende. 

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) l’avait ensuite démis de ses fonctions de Président Directeur Général de Radio France. M. Gallet avait fait appel de cette décision, ses avocats dénonçant «une enquête à charge».

Jeudi, il a également été condamné à verser des dommages et intérêts à l’association Anticor, partie civile. 

«C’est une belle reconnaissance», s’est réjoui Me Jérôme Karsenti, avocat d’Anticor, qui avait pris l’initiative de saisir le parquet pour dénoncer les faits. 

«La cour d’appel de Paris vient d’infirmer le jugement du tribunal de Créteil. Elle me relaxe partiellement et supprime la peine d’un an de prison avec sursis que m’avait infligée le tribunal correctionnel», a de son côté affirmé Mathieu Gallet, dans un communiqué. 

«Trois ans après, cette décision vient annuler la peine infamante qui a conduit le Conseil supérieur de l’audiovisuel à retirer mon mandat de Président Directeur Général de Radio France après des appels répétés dans les médias de plusieurs ministres demandant mon départ en janvier 2018. Une telle décision rétablit aujourd’hui mon honneur», a-t-il ajouté. 

M. Gallet était accusé d’avoir favorisé deux sociétés de conseil auxquelles l’Institut national de l’audiovisuel – un établissement public – avait versé plus de 400.000 euros lorsqu’il était son directeur entre 2010 et 2014. 

M. Gallet a été condamné jeudi pour le premier volet, concernant l’entreprise Balises de son consultant Denis Pingaud, professionnel de l’audiovisuel utilisé par l’INA comme «conseiller externe». 

Ce dernier avait au total perçu 130.000 euros hors taxes, un montant qui aurait dû forcer l’établissement de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) à mettre sa société en concurrence. 

M. Gallet a en revanche été relaxé dans le cadre du second volet de l’affaire, un contrat de 2013 passé entre l’Institut national de l’audiovisuel et la société de conseil Roland Berger Strategy.