À la tête de SQOOL TV, la première chaîne dédiée à l’éducation, Hubert Bloch, Directeur Général adjoint et Associé de UNOWHY, revient sur les ambitions et les défis de ce média singulier, pensé comme un trait d’union entre l’école, les familles et les acteurs du numérique.
Quelle est aujourd’hui la place stratégique de SQOOL TV dans l’écosystème UNOWHY ?
Pour bien comprendre la genèse de la chaîne, il faut repartir du contexte. UNOWHY œuvre dans le domaine de l’éducation numérique, et comme toute entreprise, nous avions besoin de nous faire connaître. Or, très vite, nous avons réalisé que l’éducation n’était pas un sujet prioritaire pour les médias. Cette situation était d’autant plus frustrante que, grâce à nos échanges avec les collectivités, nous savions qu’il se passait énormément de choses positives sur le terrain. D’où cette idée : et si nous créions notre propre média pour valoriser les initiatives inspirantes, montrer une école qui bouge, qui innove, qui évolue. SQOOL TV est née de cette volonté. Ce n’est pas une chaîne sur le numérique à l’école, mais bien une chaîne sur l’école dans toutes ses dimensions – avec un prisme bienveillant. Et aujourd’hui, elle occupe une place stratégique dans notre écosystème, en créant du lien avec toute la communauté éducative.
Comment mesurez-vous l’impact concret de SQOOL TV sur les publics éducatifs ?
SQOOL TV, c’est un véritable média, avec une convention signée avec l’Arcom, une rédaction autonome, une ligne éditoriale indépendante de nos autres activités. Nous sommes suivis par Médiamétrie, qui nous fournit des données quantitatives régulières. Mais nous allons au-delà : nous avons aussi initié des études qualitatives pour mieux comprendre la perception de la chaîne. Aujourd’hui, notre public est très large. L’éducation concerne tout le monde : il y a 15 millions d’élèves en France, près d’un million d’enseignants… et surtout, beaucoup de parents concernés. Nous constatons que notre audience est composée en majorité de foyers avec enfants scolarisés. Et au-delà de l’école, notre mission est aussi d’aider les parents à accompagner leurs enfants : mieux comprendre les enjeux de l’orientation, découvrir les nouveaux métiers, se familiariser avec les usages numériques… Nous avons une audience mensuelle de plus de 350 000 téléspectateurs sur la chaîne et visons le demi-million à la fin de la saison prochaine.
Quelle est votre stratégie de développement éditorial pour les mois à venir ?
SQOOL TV n’est pas seulement une chaîne : c’est un média global. Nous allons continuer à consolider la grille avec des formats, tout en développant des contenus spéciaux. Par exemple, nous avons tourné des reportages en Allemagne pour comparer les approches éducatives ou numériques, ou dans différentes régions françaises, pour montrer la diversité des pratiques. Nous sommes aussi très présents sur le terrain : partenaires média du Salon de l’Éducation, du Salon des Maires, du Digital Game dans les Hauts-de-Seine… Lors de ces événements, nous installons des plateaux délocalisés. Nous multiplions aussi les formats adaptés aux réseaux sociaux, avec plus de 2 millions de vues mensuelles. Nos contenus sont conçus en segments courts, faciles à extraire et diffuser sur les plateformes. On pense aussi des pastilles directement pour le digital : conseils de lecture, prévention autour des écrans, témoignages étudiants… Enfin, nous développons un volet événementiel avec des tables rondes thématiques tournées dans notre campus à Neuilly. Nous réfléchissons même à créer un grand événement récurrent autour de l’éducation, avec remises de prix pour valoriser les projets inspirants, innovants ou éco-responsables menés dans les écoles.
Comment SQOOL TV s’inscrit-elle dans les mutations du PAF, notamment la convergence TV/digital/ réseaux sociaux ?
Cette convergence est au cœur de notre stratégie. Aujourd’hui, les publics – en particulier les plus jeunes – consomment les contenus à la carte, sur les réseaux. C’est pourquoi nous avons adopté une logique native dans la production de formats digitaux, avec des contenus pensés dès le départ pour ces plateformes. Nous capitalisons aussi sur la notoriété de certains de nos talents comme Malika Ménard, qui anime une émission plus divertissante, mais très visible sur les réseaux, et qui nous permet d’amener le public vers des sujets plus profonds.
Pensez-vous que SQOOL TV puisse demain devenir un acteur référent de l’éducation populaire ?
C’est notre ambition. On l’a dit : l’éducation, c’est un sujet transversal. Il concerne la réussite scolaire, bien sûr, mais aussi l’orientation, l’insertion professionnelle, l’inclusion, la citoyenneté… On veut faire de SQOOL TV un média de sensibilisation et de transformation, dans l’esprit d’un «Arte de l’éducation». Et c’est déjà en marche. Nos thématiques parlent à plus de 40 millions de Français : parents, élèves, enseignants, collectivités, professionnels de la formation, etc. On commence à être identifiés comme un média grand public centré sur l’éducation. Et on veut fédérer tout cet écosystème.
Quel est votre modèle économique à court et moyen terme ?
SQOOL TV est un média gratuit, et c’est un choix fort. Mais nous avons structuré un modèle économique hybride. Nous avons créé notre propre régie et développé une offre autour du brand content, des opérations spéciales, du sponsoring éditorialisé, et de l’événementiel. Nous avons plusieurs verticales : une offre dédiée à l’enseignement supérieur, une offre pour les entreprises EdTech et une offre pour les grandes entreprises qui, souvent via leurs fondations, sont très engagées dans l’éducation (banques, mutuelles, énergéticiens, etc.). Nous développons aussi des formats autour de l’égalité des chances, un thème fédérateur qui intéresse de nombreux partenaires : égalité fille-garçon, inclusion des enfants en situation de handicap, égalité territoriale… Notre régie est dirigée par une experte du secteur, et nous avons bien packagé nos offres. Ce n’est pas un modèle basé uniquement sur l’audience brute, mais sur la qualité de la cible et la pertinence éditoriale