Harcèlement: appel au départ du patron de l’éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard, accusé d’inaction

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Plus de 150 employés d’Activision Blizzard ont manifesté mardi devant le siège de l’éditeur de jeux vidéo, appelant au départ du patron après des informations de presse selon lesquelles il était au courant de plaintes pour harcèlement bien avant que le scandale ne devienne public. 

Bobby Kotick savait depuis des années qu’il y avait des rapports internes sur des comportements abusifs, y compris une accusation de viol, mais il n’avait pas partagé toutes ces informations avec le conseil d’administration, d’après le «Wall Street Journal». Des dizaines de salariés se sont mobilisés dans la journée, en personne et de façon virtuelle, comme déjà en juillet. 

Les débrayages sont rarissimes dans les grandes entreprises technologiques aux Etats-Unis. «Nous ne serons pas réduits au silence tant que Bobby Kotick n’aura pas été remplacé et nous continuons à demander qu’un audit indépendant ait lieu, et que l’organisation soit choisie par les employés. Nous organisons une grève aujourd’hui», a tweeté l’ABK Workers Alliance, syndicat d’employés du groupe, avec des photos du rassemblement. 

Le créateur du blockbuster «Call of Duty» a été accusé fin juillet par une autorité californienne de favoriser une culture du harcèlement, sexiste et toxique, et d’inégalités de carrières. Une plainte a été déposée devant un tribunal de Los Angeles. Un porte-parole du groupe a affirmé que l’article du «WSJ» donnait une vision «trompeuse» d’Activision Blizzard et de son patron. 

«Des mesures ont été prises pour les cas de harcèlement sexuel qui ont été portés à son attention», a-t-il indiqué.  «Tous ceux qui doutent de ma détermination (à faire de l’entreprise) le lieu de travail le plus accueillant et le plus inclusif ne se rendent pas compte à quel point c’est important pour moi», a réagi M. Kotick dans un message vidéo diffusé en interne, avant la manifestation. 

Le géant des jeux vidéos a indiqué mi-octobre que «plus de 20 personnes» avaient quitté la société à la lumière de signalements et d’accusations, et que plus de vingt autres salariés avaient fait l’objet de mesures disciplinaires tout en restant employés par Activision. 

«Sous la direction de Bobby Kotick, la société met déjà en place des changements fondamentaux comme une tolérance zéro du harcèlement, une politique de recrutement conçue pour augmenter significativement le pourcentage de femmes et de personnes non-binaires dans nos effectifs et des investissements externes pour améliorer les chances de profils plus divers», a indiqué mardi le conseil d’administration dans un communiqué.