Avec l’arrivée de 74 nouvelles radios associatives et des partenariats stratégiques en pleine expansion, Radioplayer France réinvente l’expérience utilisateur en misant sur la proximité et la diversité. Jean-Éric Valli, Président de la plateforme, revient sur les enjeux de cette évolution, la stratégie différenciée face aux géants comme Spotify et TuneIn, et les ambitions de Radioplayer pour conquérir les véhicules connectés et au-delà.
En quoi l’intégration de 74 nouvelles radios associatives modifie-t-elle l’expérience utilisateur sur Radioplayer France ?
Le principe de base de Radioplayer est d’être une véritable «maison» pour toutes les radios, offrant à l’auditeur un large choix sans avoir à chercher ailleurs. L’arrivée de ces 74 radios associatives est la première étape d’un partenariat plus vaste, que nous avons conclu avec le SNRL et la CNRA. C’est une évolution que nous accueillons avec beaucoup de satisfaction. Ces radios apportent une grande richesse de contenus éditoriaux de proximité. Cela permet d’enrichir l’offre pour l’auditeur, tout en mettant en avant des programmes de qualité. Ces radios contribuent à l’écosystème avec une offre diversifiée et enrichissante.
Prévoyez-vous d’autres partenariats stratégiques pour intégrer encore plus de radios, notamment des acteurs internationaux ou des podcasts indépendants ?
Oui, nous envisageons de nouveaux partenariats, notamment avec d’autres typologies de radios en France, bien que nous soyons déjà à un nombre significatif avec près de 320 radios. Nous réfléchissons également à des accords à l’international, mais avec prudence, car l’ergonomie de l’application et les droits de diffusion doivent être soigneusement gérés. Il est crucial de ne pas perdre de vue l’expérience utilisateur. Quant aux podcasts indépendants, bien qu’ils soient une tendance croissante, notre plateforme reste avant tout centrée sur la radio et donc les podcasts produits par elles. Il est encore prématuré d’intégrer des podcasts tiers. Le secteur de la radio est bien plus structuré et durable que celui des podcasts, qui n’a pas encore trouvé son modèle économique autonome.
Votre approche met l’accent sur la géolocalisation et la proximité. Cette stratégie vous différencie-t-elle des autres plateformes d’écoute numérique, comme TuneIn ou Spotify ?
Notre approche repose sur un concept de paysage radiophonique pertinent. Contrairement à nos concurrents qui agrègent des radios sans distinction, nous privilégions l’écoute en fonction de l’emplacement géographique de l’auditeur. Nous reproduisons le paysage radiophonique où se situe l’auditeur et nous y ajoutons les radios nationales qui en sont absentes en FM ou DAB+. Cette proximité géographique est un élément essentiel pour créer une expérience utilisateur cohérente avec les habitudes de consommation historiques de l’auditeur.
Quels outils envisagez-vous pour inciter les auditeurs à privilégier votre plateforme plutôt que d’autres moyens d’écoute ?
L’un des points de différenciation majeur de Radioplayer, c’est que nous avons l’accord des radios pour diffuser leurs contenus, contrairement aux autres plateformes. Ce respect des droits et la pérennité des accords sont des éléments clés qui nous permettent d’offrir une expérience fiable. Du côté de l’application, nous avons effectué plusieurs évolutions pour mieux répondre à la demande des utilisateurs. Par exemple, nous avons récemment intégré une fonctionnalité «home page», qui regroupe les radios et leurs podcasts sous un même onglet, offrant ainsi une expérience fluide et cohérente. Nous cherchons à simplifier l’utilisation, à garantir une bonne ergonomie, et à fidéliser l’utilisateur en lui offrant un accès direct à toutes les radios qu’il aime, sans perte de contenu.
L’application est financée par les radios. Comment garantissez-vous la viabilité économique de la plateforme ?
Contrairement aux agrégateurs qui proposent des services gratuits, Radioplayer fonctionne sur un modèle économique où les radios contribuent au financement. Cela nous permet d’assurer une vraie autonomie pour la plateforme. Plus les radios contribuent, plus cela soutient l’évolution du système. C’est un modèle vertueux, fondé sur une relation équilibrée où chaque radio joue un rôle essentiel, quel que soit son format. Les radios associatives, comme les radios commerciales ou publiques, participent activement à cette dynamique.
Des chiffres à nous partager ?
Oui, en 2024, nous avons atteint 600.000 auditeurs mensuels, soit une augmentation de 20% par rapport à l’année précédente. Le temps d’écoute a également augmenté de 28% sur la même période. Cela témoigne de l’engagement des utilisateurs, mais aussi de la pertinence de notre offre. L’un de nos objectifs à venir est de continuer à travailler avec les industriels, comme les constructeurs automobiles, pour faire en sorte que Radioplayer soit accessible dans un maximum de véhicules, ce qui représente un autre axe de croissance important.
Quelle est la nature de votre partenariat avec les constructeurs automobiles pour être intégré dans les voitures ?
Nous avons signé des accords avec les 12 principales marques automobiles : Audi, Volkswagen, Porsche, BMW, Renault, Nio, et d’autres, qui intègrent Radioplayer dans leurs véhicules. Cela représente 55% des ventes de voitures en Europe, ce qui est un atout majeur pour la visibilité de l’application et son utilisation au quotidien.
En conclusion, quel est le futur de Radioplayer France ?
Radioplayer se positionne comme un acteur clé du paysage radiophonique, avec une double démarche : d’un côté, nous adressons des réponses aux grands acteurs industriels, et de l’autre, nous plaçons l’auditeur au cœur de notre stratégie. L’objectif est de proposer une expérience d’écoute unique, respectueuse des droits des radios, tout en facilitant l’accès à l’ensemble du paysage radiophonique français. Nous marchons sur deux pieds, et les deux sont essentiels à notre développement futur.