Depuis deux ans, France Télévisions et France 3 travaillent au renouvellement de la programmation en région. Les antennes régionales ne s’interdisent aucun domaine ni aucune thématique. Elles choisissent d’occuper tous les terrains. Et désormais, les programmes des régions sont visibles partout, par toutes et tous grâce à la diffusion récente de leurs contenus par les FAI, fournisseurs d’accès internet : Bouygues, SFR et Free. Tous les détails avec Jacques PATÉ, Directeur de la coordination des antennes régionales de France 3.
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France 3 Régions revendique un «nouvel élan créatif». Dans quelle mesure ?
JACQUES PATÉ
Depuis l’arrivée il y a deux ans de Philippe Martinetti, directeur du réseau régional de France 3, une nouvelle impulsion stratégique a été mise en place. Il nous a poussé à surprendre le public à travers les programmes régionaux originaux. On connaît tous la moyenne d’âge des téléspectateurs de France 3, autour de 64 ans, mais ce n’est pas une raison d’être tiède. On a donc décidé de secouer l’arbre et de proposer des programmes décapants et déroutants qui résument très bien ce nouvel élan créatif.
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Les antennes régionales ne s’interdisent donc aucun domaine ni aucune thématique ?
JACQUES PATÉ
C’est exact ! La liberté que l’on retrouve dans les programmes est une liberté que nous donnons aux patrons des antennes régionales. Ce sont eux qui décident des contenus régionaux pour leurs régions. A l’époque, les projets et décisions étaient pilotés de Paris. Depuis deux ans, les régions ont carte blanche. Elles ne sont plus obligées de produire le même contenu au même moment pour la même case. Chacune des antennes connaît mieux son public que quiconque. On leur a demandé de nous proposer leurs envies. Résultat : un vent créatif nous est parvenu. Ce qui a eu pour conséquence de changer des programmes installés depuis longtemps et de présenter de nouveaux visages, titres d’émission, horaires et concepts.
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Quels nouveaux types de concepts ont vu le jour ?
JACQUES PATÉ
Des jeux par exemple. France 3 Haut-de-France propose «La Frite», un divertissement d’humour entre des candidats de Haut-de-France et la Belgique (en collaboration avec la RTBF) dans une nouvelle case. On s’est retrouvé aussi à faire de la fiction régionale avec «La Seria» (5X40’), une série de comédie en français et en occitan diffusée sur France 3 Occitanie. Nous défrichons des territoires nouveaux en valorisant également les langues régionales. Nous sommes également des producteurs de contenus numériques.
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Autres piliers : la culture, la découverte et le patrimoine ?
JACQUES PATÉ
Oui, nous avons obtenu de la direction nationale une case «Culture dans votre région» bien exposée en deuxième partie de soirée, le mercredi juste après le Prime. On y propose des magazines culturels et/ou des captations. Pour faire vivre les festivals, nous allons avoir des cases dédiées. Découverte et patrimoine aussi sur les cases du week-end à 13 heures où l’on propose la découverte de régions et de chemins de traverse. Tous les magazines existants ont été relookés, rafraîchis et dépoussiérés pour correspondre aux modes de vie actuels. Et tous sont disponibles sur le numérique et chez les fournisseurs d’accès internet (Bouygues, SFR, Free et Vidéo Futur).
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Avec une place renforcée pour la cuisine ?
JACQUES PATÉ
On s’est rendu compte que la cuisine avait pris une place essentielle dans la vie des Français après le covid. Depuis, nous avons l’objectif à terme de proposer 13 magazines de cuisine sur nos 13 antennes régionales. Parmi les marques déjà en place : «Le Goût des Rencontres» en Normandie, Pays de la Loire où l’émission est présentée par Gregory Cuilleron, et Nouvelle Aquitaine, ou encore «Succulent» dans le quart nord-est de la France tous les samedis à 11h30. Nous venons de lancer «Nos terres gourmandes» avec Carinne Teyssandier qui nous entraîne sur les marchés de la région Auvergne-Rhône-Alpes ou encore «Homard et cordon bleu» sur France 3 Bretagne avec un chef étoilé qui s’invite chez un particulier. Notons qu’en Occitanie, nous avons relancé la marque emblématique «La cuisine des Mousquetaires» qui mélange humour et amour de la cuisine.
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En donnant carte blanche aux régions, n’est-il pas plus compliqué de coordonner les programmes ?
JACQUES PATÉ
Non, nous suggérons aux antennes de focaliser leurs moyens sur les carrefours d’audience. Après, c’est de l’accompagnement, de l’éditorialisation.
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Quid des documentaires ?
JACQUES PATÉ
Nous produisons 250 documentaires par an avec des producteurs en région. Certains films ont des trajectoires incroyables. C’est le cas de «La conspiration du silence», une fresque documentaire portée par France 3 Bourgogne Franche-Comté, sur des faits divers dans l’Yonne dans les années 70. Développé au départ pour le numérique, puis diffusé en Prime en région à la place «Des racines et des ailes», le documentaire a fait autant de pda que le magazine national sur le bassin de population (10%). C’est un exploit ! En cela, France 2 va en assurer une diffusion nationale prochainement en deuxième partie de soirée.
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Dans quelle mesure les programmes régionaux alimentent-ils les antennes nationales ?
JACQUES PATÉ
Ça reste exceptionnel ! Certains programmes sont diffusés sur Culturebox ou dans les cases documentaires comme «Infrarouge» ou «La Ligne Bleu». On aura prochainement deux opérations nationales portées par France 3 Haut-de-France : «La dictée» fin mai présentée par Thomas Isle. Ce dernier incarnera aussi les territoires à l’échelle nationale. Enfin, nous allons faire une soirée en Prime autour de Jacques Brel.
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Autre enjeu, les JO ?
JACQUES PATÉ
On ne va pas savoir où donner de la tête! Tout se passe en région. Nous aurons du grain à moudre sur le thème des Jeux Olympiques. En parlant de sports en région, il y a la volonté de la présidente de France Télévisions et du directeur du réseau d’en proposer davantage en direct le week-end.