L. DE CAMAS (beIN SPORTS France). : «Notre stratégie d’acquisition est premium, proportionnée et raisonnable»

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Lancée en juin 2012 sur le marché français, beIN SPORTS France célèbre aujourd’hui ses dix ans. Comment, en quelques années, la chaîne s’est installée auprès des foyers et des acteurs du sport français et international, comme l’un des principaux diffuseurs de sport premium en France ? Entretien avec Laurent DE CAMAS, Managing Director de beIN SPORTS France.

MEDIA +

L’arrivée de beIN SPORTS a marqué les esprits il y a dix ans. Une décennie après, avez-vous été «accepté» dans le PAF ?

LAURENT DE CAMAS

Comme vous le rappelez très bien, l’arrivée de notre chaîne a fait bouger les lignes. A l’époque, nous nous sommes lancés avec un tarif compétitif à 11€/mois et sans engagement. Ce modèle était alors très nouveau. Le succès de beIN SPORTS a été ensuite assez rapide sur le marché français. Dix ans après, la marque est bien installée. Chaîne leader de sport avec des droits premium acquis au cours du temps, nous bénéficions d’une forte notoriété et d’une satisfaction client élevée. beIN a trouvé sa place sur un marché toujours extrêmement compétitif.

MEDIA +

La bataille des droits sportifs s’est-elle accentuée à votre arrivée ?

LAURENT DE CAMAS

Le marché français a toujours été très compétitif même avant notre arrivée. Quoi qu’il en soit, nous avons toujours eu une approche rationnelle et en phase avec notre business plan, en faisant l’acquisition de contenus sportifs exclusifs et prestigieux, offrant un catalogue multisport varié de disciplines féminines et masculines, couvertes par des équipes éditoriales de renom et une production de premier rang.

MEDIA +

Dès le départ, beIN a consolidé des accords majeurs avec de nombreux ayants droit …

LAURENT DE CAMAS

C’est exact ! En diffusant d’abord des événements tels que les Coupes du Monde de la FIFA et les UEFA EURO. Nous avons aussi conservé la diffusion de nombreux championnats européens de football (LaLiga, Serie A, Bundesliga).

MEDIA +

Entre-temps, votre stratégie s’est -elle orientée vers un éclectisme de sports ?

LAURENT DE CAMAS

Nous avons eu un positionnement très axé football au début. Dans l’univers de la Pay TV, le football est une offre de sport fondamentale. En revanche, nous nous sommes élargis à différentes disciplines. Aujourd’hui, on se qualifie comme une chaîne multisports en allant chercher différents segments de clients – au-delà des amateurs de foot. Nous avons des droits sur le handball, le tennis, le rugby ou encore le basket américain. Nous avons élargi notre portefeuille de droits au cours du temps. Cela permet aux abonnés de découvrir ainsi d’autres disciplines.

MEDIA +

Allez-vous maintenir ce portefeuille de sports ?

LAURENT DE CAMAS

Sur les droits sportifs, il y a des remises très régulières sur le marché. Mais globalement, nous avons un portefeuille de droits sportifs qui s’inscrit sur la durée.

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Depuis quelques années, beIN a conclu un accord de distribution exclusive de longue durée avec le Groupe Canal+. Qu’est-ce qui a poussé à ce rapprochement ?

LAURENT DE CAMAS

Au gré du temps, le marché et la stratégie évoluent. Cet accord, ainsi que notre stratégie d’acquisition premium, proportionnée et raisonnable permettent aussi à beIN SPORTS de s’inscrire dans la durée, et de devenir profitable. On a une vision pour assurer notre présence sur le marché français sur le long terme.

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En dix ans, comment vous êtes-vous adapté à l’évolution des usages ?

LAURENT DE CAMAS

Le sport est valorisé pour sa diffusion en direct. Quel que soit le support, quand les gens s’abonnent à du sport sur une chaîne premium comme la nôtre, c’est d’abord pour les live. Sur ça, il n’y a pas de changements majeurs d’un point de vue «attente du consommateur». En revanche, sur une cible plus jeune, il y a la nécessité de donner à voir ou revoir des éléments de compétitions via les réseaux sociaux. Autre évolution, la mise en place du replay sur les plateformes.

MEDIA +

beIN SPORTS a tenu à placer la lutte contre le piratage parmi ses priorités. Qu’en est-il ?

LAURENT DE CAMAS

Nous avons été pionniers dans cette démarche. Après avoir impulsé la création de l’APPS (Association pour la Protection des Programmes Sportifs), beIN SPORTS France poursuit son engagement aux côtés de l’ARCOM et s’est récemment mobilisée pour mener dès janvier 2022 les premières actions consécutives à la mise en place du nouveau dispositif législatif, conclues par une baisse significative de 37% du piratage en 3 mois seulement, selon les études faites par l’ARCOM. Cela va dans le bon sens pour l’ensemble de la chaîne de valeur du sport et il faut que tous les acteurs continuent à se mobiliser contre ce fléau.

MEDIA +

La Coupe du Monde de la FIFA au Qatar est-elle le point d’orgue de la prochaine saison ?

LAURENT DE CAMAS

Oui, c’est clairement l’enjeu de cette année, du 21 novembre au 18 décembre 2022. Nous serons les seuls à diffuser l’ensemble des matchs. On aura un dispositif spécial que nous détaillerons prochainement. C’est un événement important qui se déroule exceptionnellement en fin d’année. Ce type de compétition booste naturellement le nombre d’abonnements.

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Quelles sont vos futures priorités ? Valoriser aussi bien le sport féminin que masculin ?

LAURENT DE CAMAS

Sur le sujet du sport féminin, beIN est déjà très présent avec le projet beINSPIRED porté par le Groupe et plus de 2.000 heures par saison proposées sur la chaîne, avec entre autres la WTA, la WNBA ou encore du handball féminin. Nous sommes déjà l’un des principaux diffuseurs de sport féminin en France. Tout va dépendre ensuite des droits et des opportunités qui se présentent. Nous serons attentifs sur le sujet.