La Chine va muscler son ministère des Sciences et Technologies et ses capacités dans le numérique

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La Chine va muscler son ministère des Sciences et Technologies et ses capacités dans le numérique, en se concentrant davantage sur la recherche, Pékin voulant développer son indépendance dans ces secteurs face à «l’endiguement» occidental. Ces mesures font partie d’un vaste projet de réforme des institutions gouvernementales, annoncé mardi par les autorités et qui doit être approuvé cette semaine par le Parlement national, inféodé au Parti communiste (PCC) au pouvoir. Principal changement: le ministère des Sciences et Technologies aura des responsabilités renforcées, notamment en matière de coordination, et devra aider à «la transformation des résultats scientifiques et technologiques» en réalisations concrètes, selon le projet. Il devra également «optimiser sa gestion de l’ensemble de la chaîne de l’innovation scientifique et technologique», d’après le texte présenté aux députés. La Chine va également créer un Bureau national des données, chargé de gérer les données en ligne, mais aussi plus globalement de promouvoir l’économie numérique et de mettre en place les infrastructures nécessaires à son développement. Entreprises, autorités et ingénieurs en Chine sont mobilisés pour renforcer les capacités nationales de recherche et développement, face aux restrictions croissantes imposées par les Etats-Unis et ses alliés occidentaux contre les entreprises technologiques chinoises. La Chine et les Etats-Unis se livrent notamment une féroce bataille pour la fabrication des semi-conducteurs, ces composants électroniques indispensables au fonctionnement des smartphones, des voitures connectées mais aussi d’équipements militaires. Au nom de la sécurité nationale, Washington a multiplié ces derniers mois les sanctions à l’encontre des fabricants de puces chinois, désormais entravés pour s’approvisionner en technologies américaines. La Chine doit affronter «des difficultés accrues posées par la concurrence internationale dans les sciences et technologies, couplée à l’endiguement et à la répression de l’étranger», a souligné mardi Xiao Jie, secrétaire général du gouvernement, en présentant la réforme. Le géant asiatique doit «mieux coordonner ses capacités dans les sciences et technologies afin de surmonter les difficultés» et de pouvoir «dépendre d’elle-même pour son développement» dans ce secteur, a déclaré M. Xiao. Le Parlement devrait donner son feu vert à la réforme ce vendredi lors d’un vote dont l’issue ne fait guère de doute. En parallèle, des réductions d’effectifs de 5% sont prévues dans les institutions étatiques et ce personnel sera réaffecté vers des «secteurs clés et des tâches importantes», a indiqué l’agence de presse officielle Chine nouvelle sans autre précision. La Chine prévoit par ailleurs le remplacement de l’actuel organisme de régulation des banques et assurances par un nouvel organe qui sera chargé d’une supervision globale du secteur financier. Le président Xi Jinping avait appelé dimanche la Chine à renforcer ses capacités de production. «Un grand pays de 1,4 milliard d’habitants ne doit compter que sur lui-même» pour bâtir un secteur manufacturier fort qui doit être «innovant» et plus «vert», avait déclaré M. Xi devant des députés. La Chine est confrontée à l’hostilité croissante d’une partie du monde occidental et à une croissance en panne. Face à la concurrence de l’Inde et du Vietnam, elle lutte également pour faire rester les entreprises internationales dans ses usines. Xi Jinping avait déjà été reconduit pour 5 ans dans ses fonctions de chef du PCC en octobre dernier lors d’une grande réunion du parti. Il obtiendra un inédit 3ème mandat présidentiel à la tête de l’Etat chinois ce vendredi, lors de l’actuelle session annuelle du Parlement, qui se tient à Pékin jusqu’à lundi.