La montée en puissance de Vincent Bolloré est une «bénédiction» pour Europe 1

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La montée en puissance de Vincent Bolloré au sein du groupe Lagardère a été une «bénédiction» pour Europe 1, malgré les remous provoqués par le rapprochement avec la chaîne CNews, indique Arnaud Lagardère dans une interview au Journal du Dimanche. «Pour Europe 1 aussi, c’est une bénédiction d’avoir eu Vincent Bolloré : on était la seule grande radio qui n’était pas proche d’une chaîne d’info et on veut me convaincre qu’il aurait fallu qu’on reste comme ça, isolés», a dit Arnaud Lagardère à l’hebdomadaire qui appartient à son groupe. M. Lagardère indique «adorer» la nouvelle grille de rentrée d’Europe 1, après des mois agités marqués par une grève d’ampleur face aux craintes d’un changement de ligne rédactionnelle et des départs en masse de grandes «voix» de la station, notamment de Nicolas Canteloup en juillet. «Le ton» de la radio «est un peu différent, plus sérieux dans le bon sens du terme», indique M. Lagardère. «On a fait des critiques injustes et scandaleuses à l’encontre de certains journalistes sous prétexte qu’ils venaient de CNews, alors que ce sont de grands professionnels. J’ai été choqué et un peu dégoûté», affirme-t-il. «Je rejette tous les fantasmes autour de la zemmourisation», a-t-il indiqué, en allusion au polémiste chroniqueur sur CNews, Eric Zemmour. M. Lagardère a ajouté qu’il laisserait «au moins deux saisons» à la nouvelle grille pour faire ses preuves. Il n’a pas fixé «d’objectifs d’audience», mais des «objectifs financiers», a-t-il indiqué. «J’aimerais qu’Europe 1 soit à l’équilibre, mais je ne veux pas le faire à n’importe quel prix; ce pourrait être dangereux. Là aussi, je me donne du temps». S’agissant du JDD et de Paris Match, M. Lagardère écarte des changements aussi importants qu’à Europe 1, estimant que «les changements ont déjà été faits ou sont en cours». Il exclue aussi l’hypothèse d’une vente des deux journaux à Bernard Arnault, le milliardaire qui dirige le géant du luxe LVMH. «Je veux que nous restions sur le périmètre actuel» du groupe Lagardère «au delà de cette année électorale. A moi de démontrer que c’est économiquement viable». Beaucoup de journalistes d’Europe 1 redoutent une forte droitisation de sa ligne éditoriale ainsi que les méthodes de management de Vincent Bolloré. Ces tensions interviennent après plusieurs années d’effritement constant de la radio, qui n’affiche plus que 4,3% d’audience cumulée, selon les derniers chiffres de Médiamétrie (avril-juin 2021), loin derrière les deux autres grandes radios généralistes, France Inter (11,3%) et RTL (10%).