A la poursuite de Barbie, «La Traque» haletante du couple Klarsfeld (le 10 mars à 20h50 sur Canal+)

    Le combat de Beate et Serge Klarsfeld pour obtenir l’extradition de Klaus Barbie vers la France a duré douze ans et un jour. Douze années d’obstination retracées dans «La Traque», un film palpitant qui s’inscrit dans la veine des oeuvres politiques commandées par Canal+. L’histoire démarre en 1971 à Cologne. Les Klarsfeld échouent dans leur tentative d’enlèvement de Kurt Lischka, qui fut chef de la Gestapo en France. Peu de temps après, Beate parvient à convaincre un juge du tribunal de Munich de rouvrir le dossier Barbie, disparu depuis des années. Le magistrat lui confie la photo d’un homme, qui serait Klaus Barbie, prise à La Paz, en Bolivie, quelques années auparavant. La poursuite commence. «Canal+ cherchait à faire un film sur la traque des criminels nazis après la guerre», explique Laurent Jaoui, réalisateur et co-scénariste. «Avec Alexandra Deman (co-scénariste: ndlr), on a tout de suite pensé aux Klarsfeld. Comme ils ont accompli énormément de choses dans leur vie, il fallait choisir: on a pris Barbie comme fil rouge». Car Barbie, ancien chef de la Gestapo de Lyon, qui a fait torturer et tuer de nombreux résistants comme Jean Moulin et envoyé dans les camps au moins 7 500 juifs (dont les enfants d’Izieu), «a une spécificité», selon Laurent Jaoui. Après la guerre, il est récupéré par les Américains qui voient en lui un bon agent de la lutte anti-communiste. En 1951, il est exfiltré vers l’Argentine et s’installe en Bolivie, où il prodiguera ses conseils à l’armée pour la poursuite et la torture des opposants.