La rédaction de 20 Minutes exprime son inquiétude pour l’avenir du titre

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La rédaction de 20 Minutes a voté une motion de défiance contre la direction du quotidien gratuit, dans laquelle elle exprime son inquiétude pour l’avenir du titre, après l’annonce de suppressions de postes et d’un recours élargi au chômage partiel, a-t-on appris vendredi. 

D’après un communiqué des élus du Comité social et économique (CSE), cette motion de défiance a été adoptée par près de 80% de la rédaction (elle a été votée à l’unanimité des 74 voix exprimées, sur les 96 journalistes que compte le média gratuit, soit 77% d’entre eux). 

Le journal, filiale du quotidien régional Ouest-France et de l’éditeur de presse belge Rossel, a été fortement fragilisé par la crise sanitaire, rappelle la motion, du fait notamment de la chute du marché publicitaire qu’elle a entraînée. 

La rédaction estime la direction «incapable de définir une stratégie claire et cohérente» pour ramener le quotidien vers la stabilité financière, et lui reproche des décisions «erratiques» et «préjudiciables» pour le journal et ses salariés. 

«Dernière en date, le choix d’accroître le chômage partiel dans tous les services de l’entreprise, quelques jours seulement après la mise en application» d’un plan de licenciement collectif, qui prévoit «à terme, la suppression de six postes, dont quatre à la rédaction», sur un total de 207 salariés, détaille le texte. 

Une accumulation de mesures d’économies, alors même que des objectifs «ambitieux» ont été fixés en termes d’audiences, souligne encore la motion. 

«C’est comme si la direction naviguait à vue, il n’y aucune décision prise avec sérénité et recul, et c’est de plus en plus inquiétant», a déclaré une membre du CSE. 

Contactée la direction du journal gratuit n’a pas fait de commentaires. 

Créé en 2002, 20 Minutes s’est fortement développé sur le numérique et revendique un total de 23 millions de lecteurs par mois, dont 15 millions sur mobiles, et près de 3 millions de lecteurs par jour pour ses éditions imprimées. 

Le média gratuit cible les actifs urbains de 15 à 49 ans, notamment dans les transports en commun et en mobilité, et sa diffusion a pâti des restrictions des déplacements liées à la crise sanitaire.