«L’affaire Bruay-en-Artois»: retour sur un célèbre fait divers des années 70 (sur TF1 le 22 septembre à 20h50)

    Le 6 avril 1972, la découverte du corps d’une adolescente sur le terrain vague d’une ville minière du nord donnait le coup d’envoi à l’un des faits divers les plus marquants des années 70: «L’affaire Bruay-en-Artois», téléfilm de TF1, raconte cette histoire en se mettant dans la peau du juge. L’adolescente assassinée est une fille de mineur, Brigitte Dewèvre. Le juge Henri Pascal soupçonne très vite le notaire des Houillères, Pierre Leroy, et sa compagne Monique Mayeur, dont la propriété bourgeoise jouxte le terrain. Le notable, dont la voiture a été vue près du lieu de meurtre et qui ne peut expliquer un trou de 20′ dans son emploi du temps, est incarcéré. Rapidement, l’affaire prend une tournure idéologique et politique, quatre ans après Mai 68. Les mouvements d’extrême-gauche organisent des manifestations en faveur du «petit juge», en conflit avec sa hiérarchie. Les protagonistes ont tous des noms différents de la véritable affaire mais le téléfilm de TF1 restitue fidèlement les éléments factuels de ce fait divers, profondément ancré dans une France encore secouée par les soubresauts de Mai 68. «Le contexte de l’époque est inséparable de cette affaire. Le pouvoir avait peur des mineurs, peur d’une nouvelle révolution», explique le scénariste Claude-Michel Rome, qui s’est plongé dans l’abondante presse de l’époque et les interrogatoires du notaire.Mais «L’affaire Bruay-en-Artois» raconte ce fait divers exclusivement du point de vue du juge (François Marceau dans le film, incarné par Tcheky Karyo), présenté comme un justicier détenteur de la vérité, seul contre tous.