L’Arcom étend aux plateformes de streaming et de replay les règles encadrant la publicité audiovisuelle pour les paris sportifs 

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L’Arcom (ex-CSA) a étendu aux plateformes de streaming et de replay les règles encadrant la publicité audiovisuelle pour les paris sportifs et autres jeux d’argent, selon une délibération publiée dimanche au Journal officiel, deux semaines avant le Mondial de football. 

Protection des mineurs, lutte contre l’addiction… Daté du 19 octobre, le texte met à jour une délibération de 2013 pour tenir compte du plan d’action dévoilé en février par l’Autorité nationale des jeux (ANJ, ex-Arjel). Il «a également vocation à s’appliquer aux services de médias audiovisuels à la demande», est-il écrit. 

Les dispositions relatives à ces plateformes «entreront en vigueur à l’issue» d’une procédure de notification auprès de la Commission européenne. Concrètement, les conditions de diffusion des communications (messages publicitaires, parrainages, placements de produits) liées aux jeux d’argent et de hasard restent les mêmes. 

Ces pubs sont notamment interdites sur les télés, radios et plateformes destinées aux mineurs. 

Sur les chaînes et antennes tous publics, elles sont interdites pendant trente minutes avant et après la diffusion de programmes destinés aux plus jeunes. 

Concernant les plateformes «ne s’adressant pas spécifiquement aux mineurs mais comportant un espace qui leur est dédié, l’interdiction (…) s’applique à l’ensemble de cet espace». 

La publication du texte, à deux semaines de la Coupe du monde au Qatar (20 novembre-18 décembre), fait partie des réponses apportées à «l’intensification de la communication publicitaire en faveur des opérateurs de paris sportifs», constatée «notamment à l’occasion des grandes compétitions sportives», selon l’Arcom. 

En février, l’ANJ s’était inquiétée de l’impact du matraquage publicitaire auprès des mineurs, après avoir sondé 5.000 jeunes de 15 à 17 ans, qui ont déclaré «être submergés» par les spots et contenus sponsorisés de la plupart des opérateurs de jeux en ligne, citant en particulier Winamax, la Française des jeux et Betclic. 

Selon cette enquête, commandée par l’ANJ à l’association Sedap (Société d’entraide et d’action psychologique), plus d’un tiers des 15-17 ans jouent aux jeux d’argent. 

En cas de dérives dans les pratiques publicitaires, l’Arcom se «réserve la possibilité d’imposer dans une délibération ultérieure des règles précises encadrant le volume et la concentration de ces communications commerciales», rappelle-t-elle.