Le groupe de presse magazine I/O Media («Têtu») demande son placement en redressement judiciaire («Les Echos»)

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Le groupe de presse magazine I/O Media, propriétaire de «Têtu» et «Opéra Magazine», a demandé son placement en redressement judiciaire devant le tribunal de commerce de Paris, a indiqué son président Albin Serviant au journal «Les Echos» jeudi.

«Je suis en discussion avec plusieurs grands groupes de média en France depuis l’été pour m’adosser à eux», a indiqué Albin Serviant aux «Echos». «Afin de poursuivre ces discussions en toute sérénité, et de préserver les actifs et les talents, j’ai décidé de nous placer sous la protection du tribunal de commerce». Cette mesure permettra la poursuite de toutes les activités, en laissant la possibilité d’une éventuelle reprise ou participation minoritaire.

Le magazine «Têtu», fondé il y a 28 ans, avait été relancé en 2018 par un groupe d’investisseurs mené par Albin Serviant. Il avait levé en janvier 2020 un million d’euros pour accélérer sa stratégie de diversification et fait entrer au capital plusieurs nouveaux actionnaires.

Comme «Têtu», d’autres groupes de presse indépendants sont en difficulté, frappés par la hausse du prix du papier et de l’énergie et qui peinent à rembourser les prêts garantis par l’Etat. La revue «XXI», placée en redressement judiciaire en août, pourrait être reprise par Indigo Publications («La Lettre», «Africa Intelligence», «Intelligence Online» et «Glitz»), selon des informations de presse.

I/O Media s’est agrandi en reprenant en 2021 «Opéra Magazine», puis en 2022 le bimestriel de design «Ideat», le masculin «The Good Life» et le féminin «Dim Dam Dom».

Les groupe compte aujourd’hui une cinquantaine de salariés, pour un chiffre d’affaires 2023 d’environ 11 millions d’euros, contre 10,5 millions en 2022, selon I/O Media, précise «Les Echos».

Si «Têtu» est rentable et a accru son chiffre d’affaires grâce à ces diversifications, le groupe terminera cette année en pertes, notamment à cause de ses échéances de prêts.

«En ce moment, le secteur de la presse est difficile pour les indépendants, il faut que je sois soutenu financièrement», ajoute Albin Serviant dans le quotidien.

Le président du groupe en est le premier actionnaire, aux côtés d’autres investisseurs, dont Marc-Olivier Fogiel, le groupe Banijay ou encore SOS Participations.