Le nouveau film «Concrete Cowboy» avec Idris Elba en vedette, parle de cowboys urbains et de racisme aux Etats-Unis

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Sa principale vedette est britannique et son réalisateur blanc: mais «Concrete Cowboy», un nouveau film qui dépeint une communauté noire d’éleveurs de chevaux à Philadelphie, offre un message d’espoir en plein mouvement contre le racisme aux Etats-Unis, a estimé Idris Elba dimanche. «Il était essentiel pour nous de raconter une histoire sur les choix auxquels un jeune homme peut être confronté dans ce pays», a déclaré l’acteur afro-américain, interrogé sur les violences policières contre les personnes noires aux États-Unis, à l’occasion du Festival international du film de Toronto (TIFF). «L’Amérique n’a pas changé tout d’un coup. Ce sont des problèmes qui existent depuis longtemps», a ajouté la star née à Londres, lors d’une conférence de presse virtuelle. Le film raconte l’histoire d’un jeune homme noir (Caleb McLaughlin de la série «Stranger Things») qui retourne dans un quartier déshérité de Philadelphie et doit choisir entre une vie de petit trafiquant de drogue et la communauté soudée d’éleveurs de chevaux où vit son père (Idris Elba) dont il était séparé. Le réalisateur Ricky Staub a découvert cette histoire, adaptée d’un roman, en voyant un jour un cowboy noir passer à cheval devant les fenêtres de son bureau à Philadelphie.Lee Daniels, le producteur, connu notamment pour son film oscarisé «Precious», a reconnu avoir été «choqué» lorsqu’il a découvert que Ricky Staub était blanc et dans un premier temps, il avait décidé de ne pas le produire. «J’ai dû y penser un moment, mais j’ai réfléchi, j’ai prié et je me suis dit c’est ridicule… J’y vais. Ce gars sait ce qu’il fait», a-t-il raconté. Tourné pour moins de 10 millions de dollars, selon la rumeur, et à la recherche d’un distributeur, le film a suscité de l’intérêt dans l’industrie, notamment en mettant en lumière une communauté en voie de disparition et en utilisant de vrais «cowboys urbains». «J’espère que cela aidera les gens à avoir un nouveau regard sur leurs communautés et à respecter le rôle qu’elles jouent dans la vie des jeunes hommes, des jeunes gens», a confié Idris Elba, qui a joué le rôle d’un trafiquant de drogue dans la célèbre série «The Wire». Un autre film présenté à Toronto emploie lui aussi des acteurs non-professionnels: «Nomadland», un road trip mélancolique avec l’actrice doublement oscarisée Frances McDormand, sur l’univers des personnes qui vivent dans leurs caravanes aux Etats-Unis. «Nomadland» a été couronné samedi par le Lion d’or à la Mostra de Venise. L’actrice Saoirse Ronan a par ailleurs évoqué un autre film présenté en Première à Toronto «Ammonite», dans lequel elle partage la vedette avec Kate Winslet et qui pourrait se placer dans la course aux Oscars. Le film dépeint une histoire d’amour, dans l’Angleterre de la fin du 19ème siècle, entre une paléontologue (Kate Winslet) qui vit retirée et glane des fossiles sur les plages et une femme qui vient de connaître un drame personnel. Ce nouveau film du réalisateur de «God’s own country» (Seule la terre) a déjà suscité des louanges, un critique du «Hollywood Reporter» s’étant même déclaré incapable de «trouver le moindre passage du film susceptible d’être amélioré». «Cela prend beaucoup de temps, de soin et de patience pour faire apparaître la beauté et la force  dans les choses (…) et c’est ce que font ces deux femmes l’une pour l’autre», a déclaré Saoirse Ronan, en établissant un parallèle entre la recherche des ammonites (un fossile préhistorique) et de l’amour. «C’est un film très délicat», dit-elle. Le festival de Toronto qui se tient en formule virtuelle pour cause de pandémie, s’achèvera le 20 septembre.