Le parquet algérien a requis un an de prison contre le directeur de publication d’un média en ligne

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Le parquet algérien a réclamé mardi une peine d’un an de prison ferme contre le directeur de publication du média électronique «Tout sur l’Algérie» (TSA), un des principaux sites d’information francophones, a-t-on appris mercredi auprès de TSA, dans un contexte de «pressions politiques». La Direction des grandes entreprises(DGE), relevant du ministère des Finances, accuse TSA d’avoir publié, dans un article paru en 2016, «un document secret» portant sur la nécessité de réinvestir 30% du montant des exonérations fiscales dont bénéficient les investisseurs, a expliqué Abdelhamid Guemache, directeur de publication de TSA. Pour le directeur et fondateur du média, «le document en question n’est ni confidentiel, ni top secret». «Il ne porte aucune mention particulière. C’est un document public qui concerne des milliers d’entreprises. Nous avons au contraire rendu service à la DGE en diffusant les dispositions de l’arrêté», a souligné Abdelhamid Guemache.Il insiste sur le fait que ce genre de documents est en accès libre et circule sur les réseaux sociaux, et précise n’avoir «jamais reçu de demande ou de mise au point de la part de la DGE». «Il est clair que nous subissons de fortes pressions politiques depuis 2017», date du premier blocage du site, a précisé M. Guemache. Le site TSA, lancé en 2007 par les frères Abdelhamid et Lounès Guemache, se revendique comme le premier média francophone sur internet en Algérie. Il n’est plus accessible en Algérie depuis juin 2019, d’après sa direction.   Le verdict dans cette affaire doit être rendu le 3 novembre à Alger. Depuis le début de l’année, de nombreux sites d’information ont été bloqués par les autorités, à l’instar de Maghreb Emergent, Radio M ou Interlignes. Début octobre, le gouvernement algérien a adopté un projet de décret destiné à mieux encadrer les activités des médias en ligne. L’Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 de Reporters sans frontières (RSF). Un recul de près de 30 places par rapport à 2015.