Le président russe Vladimir Poutine dément que la Russie s’apprête à fournir un satellite sophistiqué à l’Iran

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Le président russe Vladimir Poutine a balayé vendredi dernier des informations du «Washington Post» selon lesquelles la Russie s’apprêterait à fournir un satellite sophistiqué à l’Iran afin d’améliorer singulièrement les capacités d’espionnage de Téhéran.

Le quotidien américain avait affirmé jeudi dernier que ce satellite, baptisé Kanopus-V et doté d’une caméra à haute résolution, permettrait à la République islamique de surveiller les installations de ses adversaires dans tout le Proche-Orient. 

Ces informations ont été qualifiées «d’âneries» par le président Poutine à quelques jours du très attendu premier sommet avec son homologue américain Joe Biden. 

«Ce ne sont que des fausses nouvelles. Pour le moins, je ne sais rien de ce genre de choses», a assuré Vladimir Poutine à la chaîne NBC News. 

Selon le «Washington Post», qui cite des responsables actuellement ou anciennement en poste aux Etats-Unis et au Proche-Orient, le lancement du satellite pourrait être réalisé dans les prochains mois et est le fruit de multiples voyages en Russie de dirigeants des Gardiens de la Révolution iraniens.

Le satellite serait lancé depuis la Russie et contiendrait du matériel fabriqué en Russie, selon les sources du journal. Même s’il n’a pas les capacités des satellites américains, l’Iran pourrait s’en servir à des fins d’espionnage sur des lieux spécifiques. 

Cela fait naître des craintes à propos d’un partage d’informations avec le Yémen, l’Irak ou le Liban, outre celles sur le développement de drones et missiles balistiques par l’Iran, selon l’un des responsables interrogés par le journal. 

L’acquisition de ce satellite donnerait aussi à Téhéran une plus grande capacité de surveillance sur le Golfe, les bases israéliennes et la présence militaire américaine en Irak. 

Les informations du «Washington Post» interviennent également à un moment délicat où des discussions sont en cours entre les grandes puissances pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, dénoncé unilatéralement par Washington en 2018 sous la présidence de Donald Trump, qui a rétabli des sanctions. 

En riposte, Téhéran a fait sauter depuis mai 2019 la plupart des limites consenties sur son programme nucléaire.