Le site internet Kiwi Farms, connu comme un forum où sont fomentées des campagnes de harcèlement contre des personnes trans, n’est plus en ligne à cause d’un piratage, après que plusieurs entreprises eurent refusé récemment de le protéger contre d’éventuelles cyberattaques.
«Le forum a été piraté (…) Vous devez partir du principe que votre mot de passe a été volé, et que votre email et tout contenu publié sur votre compte Kiwi Farms le mois dernier ont été téléchargés», a indiqué le fondateur de la plateforme Joshua Moon, dans un communiqué mis à jour lundi. Il explique ne pas savoir si des données ont été récupérées ou non, et assure qu’il restaurera bientôt le site à partir d’une sauvegarde réalisée samedi midi.
Le 3 septembre, Cloudflare, une entreprise spécialisée dans l’infrastructure et les services pour les sites web, avait annoncé avoir bloqué Kiwi Farms. «Les déclarations sur le site et les menaces ciblées sont montées en puissance lors des dernières 48 heures, au point que nous pensons qu’il y a une urgence sans précédent et une menace immédiate pour la vie humaine, à un niveau jamais vu auparavant sur Kiwi Farms ou chez n’importe quel autre client», avait constaté Matthew Prince, le cofondateur et patron de Cloudflare.
La société basée à San Francisco faisait l’objet de pressions de la part de militants de la communauté LGBTQ+, qui espéraient exposer Kiwi Farms à des cyberattaques. Le forum contenait de nombreuses informations sur des personnes trans ou non binaires, et des incitations à les harceler ou à les dénoncer pour de faux crimes à la police, selon la chaîne NBC news.
Cloudflare avait indiqué avoir pris cette décision «extraordinaire» et «dangereuse», non pas à cause des «contenus ignobles» ni même des pressions éthiques, mais seulement pour protéger des vies humaines, car les forces de l’ordre agissent «plus lentement que ne progresse le danger».
Le 15 septembre, DiamWall, une autre entreprise de sécurité en ligne, a suspendu ses services à Kiwi Farms.
«Nous ne pensons pas qu’il soit juste de mettre fin à un service à cause de la pression du public, mais dans ce cas nous croyons qu’il y a des fondements derrière toutes ces requêtes», avait justifié Hugo Carvalho, le directeur général de DiamWall.
Joshua Moon, de son côté, a déclaré avoir du mal à contenir son «indignation légitime» contre les pirates, ces «dangereux pervers imbus d’eux-mêmes». «Surtout, ça me manque de passer du temps avec vous et de rigoler sur des conneries», a-t-il ajouté.