Les droits TV en Angleterre, Allemagne, France, Espagne et Italie

194

Avec l’épisode Mediapro et le mirage de droits TV nationaux à hauteur de 1,153 milliard d’euros pour la période 2020-2024, le Championnat de France a cru quelques mois rivaliser avec ses concurrents européens, hormis la richissime Premier League anglaise.

  • Angleterre : La Premier League enregistre le contrat le plus élevé du monde, bien que les 5 milliards de livres pour 2019-2022 (5,5 milliards d’euros) soient légèrement inférieurs aux 5,4 millions de livres (5,9 milliards d’euros) du cycle précédent (2016-2019). Le dernier appel d’offres a été marqué par l’entrée en lice d’Amazon, qui a remporté vingt matches pour la 1ère fois. Cependant, en raison de l’arrêt de la dernière saison pour cause de pandémie de Covid-19, un rabais de 223 millions de livres a été accordé aux diffuseurs. Avant la pandémie, contrairement à l’Espagne, l’Italie et la France, tous les matches de Premier League n’étaient pas télévisés en Grande-Bretagne. L’accord portait sur 180 matchs en direct sur 380, mais en raison de la fermeture au public des stades, tous les matches sont désormais retransmis en direct et un plus grand nombre de matches sont «offerts» aux détenteurs de droits sans frais supplémentaires.
  • Allemagne : L’Allemagne a négocié en juin 2020, dans un contexte marqué par la crise sanitaire, les droits des matches de 1ère et 2ème divisions du Championnat pour un montant global de 4,4 milliards d’euros, soit 1,1 milliard d’euros par an, en retrait par rapport au précédent contrat (1,6 mds EUR par saison), pour la période 2021-25. Sky et DAZN se partagent le gâteau avec les matches de samedi pour le 1er, les matches de vendredi et dimanche pour le second. Le patron de la Ligue allemande de football Christian Seifert a salué la signature de ce contrat: «Il nous permet la plus grande stabilité possible en période d’incertitude».
  • France : En France, la Ligue avait annoncé en 2018 l’attribution des droits TV nationaux pour 2020-2024 contre un montant annuel de 1,153 milliard d’euros, dont 800 millions pour Mediapro. Les droits pour 2016-2020 s’élevaient officiellement à 726,5 millions d’euros par an pour la seule Ligue 1. Le rêve est désormais fini.
  • Espagne : En Espagne, LaLiga a adjugé en 2018 les droits TV concernant les championnats professionnels (pour la période 2019-2022) au duo Telefonica (qui détient les chaînes télé Movistar, diffuseur principal de LaLiga) et Mediapro, pour 3,421 milliards d’euros, soit une moyenne de 1,14 milliard d’euros par saison. La saison dernière, la pandémie de nouveau coronavirus a entraîné une très légère baisse des revenus (1,10 milliard d’euros). LaLiga commercialise les droits télévisuels par lots depuis 2015.
  • Italie : En Italie, Sky et DAZN se partagent les droits TV nationaux de la Serie A contre 973 millions d’euros par an, pour la période 2018-2021. En février 2018, le groupe espagnol Mediapro avait obtenu les droits de la Serie A de 2018 à 2021 grâce à une offre de 1,05 milliard d’euros par an. Mais son projet avait été retoqué en mai par un tribunal de Milan, saisi par Sky. Depuis, le football italien, dans le rouge vif avec la pandémie de coronavirus, a approuvé l’entrée d’investisseurs privés dans la gestion des futurs droits TV 2021-2024, avec la promesse d’1,7 milliard d’euros d’argent frais. En novembre dernier, à l’unanimité, les vingt clubs de l’élite ont approuvé l’offre d’un trio d’investisseurs privés, comprenant notamment l’ancien argentier de la Formule 1 CVC. Le fonds CVC, qui va découvrir la Serie A si l’accord se formalise, est déjà bien identifié dans le sport: il détenait la majorité des parts du Championnat du monde de Formule 1 de 2006 à 2016 et est aujourd’hui présent dans le rugby (Championnat anglais et Pro14).