Europe, Etats-Unis, G7: les puissances mondiales se sont lancées dans une chasse aux bénéfices mal taxés de Google, Apple, Facebook et Amazon, sans certitude que leurs efforts plus concertés que jamais débouchent sur des revenus substantiels pour les Etats. Les pays du G7 (France, Allemagne, Royaume Uni, Etats-Unis, Canada, Japon, Italie) ont affirmé vouloir instaurer un taux d’impôt mondial d’au moins 15% sur les sociétés et une répartition plus équitable des droits d’imposer les bénéfices des multinationales implantées dans différents Etats. En parallèle, le président Joe Biden veut aussi relever le taux d’imposition des entreprises américaines en général et cibler en particulier celles qui dégagent des profits importants mais payent très peu d’impôts. Dans tous les cas, les autorités ne s’en cachent pas, elles en ont après les Gafa. «La pression monte depuis des années», note Lilian Faulhaber, professeure de droit à l’université de Georgetown. «Mais avec la pandémie et ses conséquences économiques, les pays ont encore plus de mal qu’avant à boucler leurs budgets (…), tandis que les électeurs sont de plus en plus agacés par ces firmes qui réalisent d’immenses profits et ne semblent pas payer tellement d’impôts». Sans compter la colère qui monte contre le pouvoir accumulé par les plateformes numériques. Les procédures se multiplient en Europe et aux Etats-Unis contre la Silicon Valley, accusée de pratiques anti-concurrentielles. «L’évitement des impôts et la domination des marchés sont des sujets différents, mais le ressentiment contre l’un peut déteindre sur l’autre», remarque Alan Auerbach, spécialiste de la fiscalité mondiale à l’université de Berkeley.