Besoin d’un A310 pour un film, appelez le ministère de la Défense! D’une salle prestigieuse pour un congrès ? Pas de problème ! Les administrations attirent tournages et événementiel afin de récupérer de l’argent frais bienvenu en période de crise mais aussi pour valoriser leur image.
«2012 a été une année exceptionnelle avec 494 tournages de films et téléfilms accueillis dans les sites publics contre 48 en 2009», s’est félicité mardi devant la presse Danièle Bourlange, directrice générale de l’APIE, l’agence du patrimoine immatériel de l’Etat. Cette structure «sans équivalent dans le monde», créée en 2007, a pour objectif de «tirer meilleur parti» des actifs de l’Etat (bâtiments mais aussi savoir-faire) «au bénéfice de la collectivité», selon Mme Bourlange. L’an dernier, «quelque 10 millions d’euros» ont été ainsi récoltés par les sites suivis par l’APIE, selon Mme Bourlange. De quoi permettre des rénovations de locaux, des achats de matériels et pas seulement. La préfecture d’Indre-et-Loire a accueilli pendant 10 jours une équipe pour le tournage des «Hommes de l’ombre» diffusé sur France 2 en 2012 avec Nathalie Baye et Bruno Wolkowitch. Résultat: 23.000 euros récoltés qui ont servi notamment à la rénovation d’un piano Erard de 1856 appartenant à la préfecture et l’organisation d’un concert gratuit. L’événementiel est devenu en effet une autre priorité de l’APIE: une journée de tournage «rapporte en moyenne 2.500 euros contre 20.000 euros pour une soirée», selon André Etancelin, en charge des relations extérieures de l’Agence. L’Apie vient de sortir un catalogue d’une cinquantaine de sites, spécialement dédié aux organisateurs d’événements, consultable sur internet. L’objectif est d’atteindre une centaine de sites dans les mois à venir, contre 4.000 sites ouverts aux tournages.