«Libération»: Joffrin préconise «un vrai virage numérique»

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Laurent Joffrin, directeur pressenti de «Libération», a présenté lundi au personnel son projet pour le journal: bâtir un «nouveau Libération» conservant son «identité de gauche» mais «réinventé pour le numérique».Mercredi, le personnel de «Libération» votera : pour être nommé, Laurent Joffrin, qui a déjà dirigé «Libé» de 2006 à 2011, doit recueillir «moins de 66% de voix contre lui», selon les statuts du journal. Il a longuement insisté sur sa volonté de conserver l’«identité de gauche» du journal.  ««Libération» doit être un journal de toutes les gauches, mener la bataille politique, d’autant plus que la droite domine. Il a aussi préconisé «un vrai virage numérique», faute de quoi «un journal est condamné», a-t-il dit, confirmant l’arrivée comme numéro 2 de Johan Hufnagel, ex-rédacteur en chef de Slate. Le numérique doit arriver d’abord, avec dans l’ordre «Twitter, les réseaux sociaux, le web et le journal papier». «Le centre de gravité change. Cela a des conséquences sur le journal papier, qui devient un magazine de tous les jours». Pour lui, «il faut développer les nouvelles sources de revenus sur le web», comme des contenus numériques en partie payants, «et d’autres formes d’activité, si elles sont cohérentes avec la nature de «Libération»». Laurent Joffrin, 62 ans, veut aussi «revoir l’organigramme, fusionner les rédactions web et papier avec les mêmes responsables, travailler par petits groupes, changer le système rédactionnel». «Si je réussis à faire un journal de la gauche indépendante non conformiste, rénové pour le numérique, j’aurais servi de trait d’union entre les fondateurs, Serge (July), et la nouvelle génération, à qui on passera le flambeau», a-t-il ajouté. Au bord de la faillite pendant des mois, «Libération» va être racheté et recapitalisé à hauteur de 18 millions d’euros, apportés principalement par le patron de Numericable et acquéreur de SFR, Patrick Drahi.