L’industrie des mineurs de bitcoin produit autant de déchets électroniques que les Pays-Bas, estime une étude

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L’industrie des mineurs de bitcoin, qui permet la validation des transactions et la création de la cryptomonnaie, a produit 30.700 tonnes de déchets électroniques sur un an en mai, soit autant qu’un pays comme les Pays-Bas, estime une étude. 

«Le cycle de vie des machines (utilisées par les mineurs) est de 1,3 an, c’est extrêmement court par rapport à n’importe quoi d’autre, y compris les iPhones» dont le rythme de remplacement est régulièrement critiqué, expliquait vendredi l’un de ses auteurs, Alex de Vries. 

Pour faire fonctionner le réseau décentralisé du bitcoin, des processeurs valident des transactions et prouvent leur participation à l’exercice en cherchant à deviner le résultat d’équations complexes. Ils reçoivent en échange de nouveaux bitcoins, un processus appelé «minage», qui incite les participants à utiliser des microprocesseurs ultra-spécialisés et toujours plus puissants, les machines plus anciennes devenant rapidement obsolètes. 

Et plus les prix grimpent, plus ce cycle s’accélère: «Au plus haut des prix début 2021, (les déchets émis) pourraient atteindre 64.400 tonnes, ce qui montre la dynamique en place si les prix du bitcoin montent encore», selon l’étude publiée dans le journal scientifique Elsevier, par Alex de Vries, économiste employé de la banque centrale néerlandaise, et Christian Stoll, chercheur au MIT.Cela ne représente toutefois qu’une fraction de la production mondiale de déchets numériques (53,6 millions de tonnes en 2020, selon le rapport annuel du moniteur mondial des «e-déchets»). 

L’activité des mineurs de bitcoin avait déjà été critiquée pour son utilisation intensive d’électricité. Le Cambridge bitcoin electricity consumption index (CBECI) estime que la consommation annuelle du bitcoin pourrait atteindre 98 TWh (térawatt-heure), soit 0,4% de la production électrique mondiale, ou un peu plus que la consommation des Philippines. 

Pour les amateurs de la cryptomonnaie, cette énergie dépensée assure la sécurité du réseau.Mais elle inquiète également certains adeptes, de plus en plus nombreux alors que le prix du bitcoin a grimpé de plus de 330% sur un an – la première cryptomonnaie s’échangeait pour 47.410,09 dollars vendredi. 

Le patron de Tesla, Elon Musk, qui avait investi une partie de la trésorerie de son géant des véhicules électriques en bitcoin, a annoncé qu’il n’accepterait plus les paiements en cryptomonnaie tant que cette question ne serait pas résolue.