M-S. LACARRAU (TF1) : «Je fais du journalisme de solution par conviction»

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Aux commandes du JT de 13h de TF1 depuis janvier, Marie-Sophie Lacarrau a rapidement pris ses marques, les téléspectateurs aussi. Comment travaille-t-elle ? Quelles sont les évolutions à venir sur le JT ? Et enfin, quels sont ses projets ? Entretien.  

Installée à la tête du JT de 13h de TF1 depuis janvier, vous semblez vous être adaptée rapidement ?

J’ai atterri en douceur sur ce journal. Pour cela, j’ai beaucoup travaillé en coulisses. Deux mois avant, j’ai entamé mon tour de France pour rencontrer tous les correspondants en région. J’ai surtout échangé très souvent avec Jean-Pierre Pernaut. Sans vraiment ressentir de pression au départ, je mesurais évidemment l’enjeu. Les rares fois où je l’oubliais, on se chargeait de me le rappeler ! Je sentais bien que j’étais attendue lors de ce passage de relais. Quelques mois après, j’ai enfin trouvé ma vitesse de croisière et mon nouveau rythme avec l’équipe, la rédaction et les correspondants.  

Quelle a été votre première réaction quand on vous a proposé le JT de 13h sur TF1 ? 

Il y a eu de l’étonnement. Thierry Thuillier, le patron de l’info du groupe TF1 m’a d’abord annoncé que Jean-Pierre Pernaut, un monument de la télévision, arrêtait le journal. Je ne m’y attendais pas. Ensuite, j’ai été très surprise qu’on me propose de lui succéder. En rentrant chez moi, j’ai vite regardé en replay plein de JT de 13h. Au bout du 3ème, je commençais déjà à écrire les lancements dans ma tête. Et là, j’ai senti que j’avais envie de le faire. 

Depuis votre arrivée, la structure du journal a peu évolué. Pourquoi ?  

J’avais clairement annoncé que je n’arrivais pas pour renverser la table et dynamiter l’ADN du JT. Sa ligne reste la même. J’y apporte ce que je suis. Pour autant, depuis le début de l’année, nous avons lancé deux nouveaux rendez-vous : «La bonne idée», où l’on met en avant des bonnes initiatives prises de manière souvent très individuelles pour faire en sorte que la vie soit plus douce. Deuxième rendez-vous, le lancement du label «Fait chez nous», qui vise à mettre en valeur des produits fabriqués à proximité de chez nous, et qui ont acquis une telle renommée qu’ils se vendent dans le monde entier. Petit à petit, nous allons initier de nouvelles rubriques tout en conservant ce qui existait avant. J’aime le journalisme de solution. 

Ce journalisme est-il un rempart à l’actualité anxiogène ? 

Ce journalisme de solution, je le fais par conviction, et non pas pour faire croire que tout irait bien dans le meilleur des mondes. Je suis très réaliste. Mais il me semble essentiel que l’on tire les choses vers le haut.  

Quel regard portez-vous sur le JT concurrent ? 

Je ne regarde pas ce qui se fait en face. D’ailleurs, quand je présentais le journal de France 2, je ne regardais pas celui de TF1.  Je le fais pour une raison :  rester concentré sur notre travail et poursuivre notre dynamique sur la base de sujets de proximité, très humains et ancrésdans le quotidien des Français. 

Outre le JT, la présentation de spéciales, ça vous tente ? 

Oui, bien sûr ! Il y a des grands événements qui font l’objet de spéciales auxquelles je serai raviede participer. Ce sera le cas le 14 juillet. Concernant la présentation d’émission de divertissement comme j’ai pu le faire sur France 2, ce n’est pas d’actualité. Le challenge est déjà énorme sur le JT de 13h de TF1. Je veux poursuivre le travail entamé. On verra par la suite. 

Êtes-vous une télévore ?  Pas vraiment, mais j’y travaille. En revanche, je regarde beaucoup de séries. Parmi les plus récentes : «It’s a sin», «Your Honor» ou encore «Viking».