M6 va-t-elle électriser l’audience avec la série événement «Chernobyl», diffusée à partir du 27 mai? Reconstitution minutieuse de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, cette oeuvre sortie il y a deux ans et immense succès, n’avait pas jusqu’à présent été programmée en clair en France.
La série américano-britannique est passée en mai 2019 sur HBO aux Etats-Unis et Sky Atlantic au Royaume-Uni.
En France, elle était jusqu’ici disponible uniquement sur OCS, plateforme payante qui propose en exclusivité de nombreuses productions de HBO.
La mini-série, qui raconte de l’intérieur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en avril 1986, un des pires chapitres de l’histoire de l’Union soviétique, a enthousiasmé la critique à sa sortie et raflé plus de 90 récompenses.
Tournée en Ukraine et en Lituanie, elle a été saluée en particulier pour sa reconstitution minutieuse des événements et sa mise en scène qui défend la vérité scientifique face au règne de la propagande.
Autant d’arguments qui ont poussé M6 à négocier pour obtenir les droits de diffusion en clair de la série, un cas très rare pour les productions de HBO, dont OCS se réserve généralement l’exclusivité totale (comme c’est le cas pour «Game of Thrones», «Watchmen» ou «I may destroy you»…).
«Les discussions ont été longues avec le groupe WarnerMedia (propriétaire de HBO), et indirectement avec OCS», a confié Bérengère Terouanne, directrice des acquisitions du groupe M6.
«C’était une négociation difficile, mais nous avons réussi à les convaincre de lever cette exclusivité» car «nous étions convaincus qu’il y avait beaucoup de raisons de donner un accès plus large à cette série, phénomène culturel à part entière», a-t-elle rapporté, sans dévoiler le montant déboursé par M6.
«Chernobyl mérite amplement» cette diffusion en clair, «même si on est conscients que c’est un choix audacieux et en dehors de l’offre de séries habituelles de M6», a ajouté la responsable.
C’est en effet un pari d’audience pour M6, qui diffuse la mini-série en première partie de soirée (face à une nouvelle série inédite de TF1, «Luther») et a monté une programmation spéciale pour lui donner encore plus d’ampleur, avec les documentaires «La bataille de Tchernobyl» et «Retour à Tchernobyl».
Une opération «unique», selon la chaîne, qui pourrait toutefois saisir d’autres opportunités si elles se présentent.
«On est dans une phase où la série internationale est en pleine mutation, poussée par les plateformes, avec une variété et une profondeur de l’offre jamais vue. J’espère que cette expérience donnera lieu à d’autres expérimentations», fait valoir Bérengère Térouanne.