n Triomphe» avec Ked Merad, en salles mercredi 

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Inspiré d’une histoire vraie, le deuxième long métrage du réalisateur Emmanuel Courcol, «Un Triomphe», en salles mercredi, offre à Kad Merad un nouveau rôle dramatique, celui d’un acteur au creux de la vague engagé pour animer un atelier de théâtre en prison. 

Prix du public du Festival d’Angoulême 2020, ce film porte à l’écran l’histoire d’un groupe de détenus dans la Suède des années 1980, qui se sont fait la belle lors d’une représentation publique de «En attendant Godot» de Samuel Beckett, pièce répétée en détention. 

Kad Merad campe avec brio Etienne, acteur en galère qui accepte par dépit, au début, de prendre en charge des détenus dans le cadre d’activités culturelles, et dont il devra avant tout obtenir la confiance. 

Les prisonniers, fortes têtes au départ, se révèlent très doués, au point qu’une série de représentations est organisée à l’extérieur de la prison avec l’accord de la directrice de la prison interprétée par Marina Hands. 

Pour la première fois, l’administration pénitentiaire a accepté que le tournage se déroule dans une prison en activité, le centre pénitentiaire de Meaux- Chauconin (Seine-et-Marne) qui accueille 900 détenus. 

«J’ai aimé que le film soit inspiré par une histoire vraie, cela apporte une autre dimension au film. Ce n’est pas qu’une bonne histoire, c’est une histoire qui a réellement eu lieu», 

souligne Kad Merad dans les notes de production. 

«J’ai rencontré Jan Jönson, le metteur en scène suédois à qui cette histoire est arrivée. J’avais envie d’être ce petit bonhomme dans lequel chaque acteur peut se reconnaître, non pas un raté mais quelqu’un d’un peu moins en vue et qui a besoin de travailler», ajoute l’acteur. 

Etienne, son personnage un peu bourru, est avant tout passionné par le jeu théâtral. Il ne lâchera rien dans cette aventure carcérale, espérant sortir ses apprentis comédiens de leur spirale infernale. 

«Tout ce qu’il n’a pas pu faire avant, il le fait à travers cette expérience. Il se bat pour les détenus», raconte Kad Merad. Après une tournée organisée en province malgré leur détention, les détenus-acteurs décrocheront la scène d’un grand théâtre parisien. 

«Je n’avais pas envie de faire un cinéma désespérant, même quand il traite d’une réalité sombre. Tant qu’il y a de l’humain, un rayon de lumière est toujours envisageable», observe pour sa part le réalisateur et scénariste Emmanuel Courcol, révélé en 2016 avec un premier film, «Cessez le feu» sur le retour à la vie civile d’un soldat de la première guerre mondiale.