Olivier-René VEILLON, Directeur de la Commission du film d’Ile-de-France

340

La production cinématographique et audiovisuelle internationale est un levier de croissance pour l’emploi en Ile-de-France. Pour en savoir davantage sur l’étude annuelle menée conjointement par la Commission du Film d’Ile-de-France et le Groupe Audiens, média+ s’est entretenu avec Olivier-René VEILLON, Directeur de la Commission du film d’IDF.

media+

La production cinématographique et audiovisuelle internationale est-elle un vrai levier de croissance pour l’emploi en Ile-de-France ?

Olivier-René VEILLON

Bien entendu ! Et la croissance de l’emploi a été continue en 10 ans dans le secteur de la production audiovisuelle et cinématographique. La seule année où nous avons constaté en IDF un repli, c’était en 2009. La conséquence ? Une baisse des investissements dans la production audiovisuelle suite aux recettes publicitaires moindres des chaînes. A ce jour, le secteur est très bien orienté sur le plan de l’emploi même s’il y a une très forte baisse de l’investissement dans la production française selon le CNC avec -6,5% en 2013 pour le cinéma et -20% pour 2014. Cela signifie que l’apport de la production internationale permet de maintenir un niveau d’activité soutenu et continu en termes d’emplois. Nous enregistrons en 2013 une croissance des emplois permanents de +3,7% (avec 19.459 emplois). L’emploi des intermittents repart à la hausse avec une croissance de +3% (et plus de 115.000 emplois).

media+

Les tournages étrangers en IDF sont-ils plus nombreux ?

Olivier-René VEILLON

Non seulement les tournages étrangers sont plus nombreux mais des sociétés françaises assurent aussi des prestations reconnues à l’international. C’est le cas des studios «Illumination Mac Guff» qui fabriquent les films d’animation du studio Universal, et qui ont créé le plus d’emplois en 2012 et 2013. Le film «Moi Moche et Méchant 2» fabriqué par le studio français a enregistré 1Mld$ au box-office monde. Le savoir-faire en 3D est un secteur où nous sommes hautement compétitifs et recherchés. Il faudra à l’avenir trouver d’autres investissements pour ouvrir des plateaux supplémentaires et accueillir de nouvelles productions. A ce jour, nous avons des lieux comme la Cité du Cinéma qui dispose d’importants équipements. Et fort heureusement, les studios de Bry-sur-Marne ont été conservés.

media+

Pourquoi les productions étrangères viennent-elles en IDF ? Grâce au crédit d’impôt ?

Olivier-René VEILLON

Aucune production ne vient pour le crédit d’impôt. C’est un facteur favorable mais pas déterminant d’autant que le crédit d’impôt français à 20% dispose d’un seuil à 1M€ avec plafond. Il n’est pas très compétitif par rapport au crédit d’impôt britannique, à 25% sans seuil ni plafond. Si les productions étrangères viennent en IDF, ce sont avant toute chose pour des choix artistiques liés aux décors. Quant à l’évolution du crédit d’impôt, les pouvoirs publics ont décidé de le monter à 30%, à compter du 1er janvier 2016. A cette date, les dispositifs fiscaux seront bien plus compétitifs pour faire venir les tournages étrangers. Les perspectives de croissance sont fortes.

media+

La production de films TV, un secteur en nette progression en IDF ?

Olivier-René VEILLON

Oui, tout-à-fait ! Le secteur s’industrialise et s’organise. Des producteurs français accèdent au marché international et se lancent dans des productions d’envergure. C’est le cas d’EuropaCorp, Capa et Newen. Et plus globalement, les perspectives pour 2014 sont bonnes. Nous sommes certains qu’il y aura de la croissance. A date, nous avons les chiffres complets pour 2013 puisqu’il y a 1 an d’écart.