P. VILAMITJAMA (France Télévisions) : «Au delà des donateurs, «Le Téléthon» a trouvé son propre public»

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Les 2 et 3 décembre prochains, «Le Téléthon» célébrera son 30ème anniversaire sur France Télévisions pour 30 heures de direct non stop. Comment se prépare un tel marathon télévisuel? Réponse avec Philippe VILAMITJANA, Producteur du «Téléthon» pour France Télévisions.

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Comment allez-vous marquer les esprits pour les 30 ans du «Téléthon» ?

Philippe VILAMITJANA

D’abord, nous allons réunir dans la mesure du possible, tous les parrains des 30 dernières années. Notre souhait est de créer un plateau de solidarité et d’engagement à travers tous les visages qui ont accompagné le rendez-vous depuis 1987. Pour cette édition anniversaire, nous voulions aussi un parrain qui ait du sens et puisse porter ce programme. C’est pourquoi Garou incarnera une nouvelle fois ce rôle. Il est sympathique, emblématique et généreux. Cette année, nous créons une opération spectaculaire en mobilisant pendant 30 heures, 100 villes en direct qui réaliseront 100 défis pour ainsi allumer une carte de France géante à Longchamp. 15 équipes de tournage iront récupérer les images. Nous aurons un plateau d’artistes et d’animateurs comme nous n’avons jamais eu. On reformera par exemple l’équipe du début : Gérard Holtz, Claude Serillon, Michel Drucker et Patrick Chêne. Le basculement des émissions entre France 2 et France 3 est devenu naturel au fil des années. Je voulais juste faire une proposition aussi ambitieuse sur France 3 que sur France 2. J’ai donc demandé à Nagui d’animer le Prime du vendredi soir aux côtés de Sophie Davant. Il ne l’avait pas fait depuis plus de 30 ans. On retrouvera ainsi ce même binôme durant les 30 heures de direct.

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Le plateau se tiendra à l’Hippodrome de Longchamp comme l’année dernière. Est-ce pour des raisons de sécurité ?

Philippe VILAMITJANA

Il faut reconnaître une chose. La saison dernière, nous sommes partis précipitamment à Longchamp après les attentats du 13 novembre. On ne savait pas si nous allions y arriver. Au final, nous y étions très bien installés. Entre nos moyens techniques, le dispositif antenne et les équipes du «Téléthon», plus de 2.000 personnes sont présentes en permanence sur le site. Il fallait un grand espace sécurisé. Les normes de sécurité ont d’ailleurs été renforcées. Il est plus facile de les respecter à Longchamp qu’à Paris intramuros. Nous allons construire deux bulles transparentes en guise de plateau de 5.000m2 pour en faire le plus grand plateau de France. Nous aurons 30 caméras pour le couvrir.

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Comment appréhendez-vous les 30 heures de direct ?

Philippe VILAMITJANA

On se doit de créer un spectacle à la hauteur de notre ambition. On réunit une trentaine d’artistes et nous façonnons des shows dans le show à travers des collégiales, des tableaux et des chorégraphies spécifiques. L’ambition est de concevoir un divertissement haut de gamme. Je me suis souvent interrogé pour savoir si le mot «fête» devait s’accoler au «Téléthon». Mais pour moi, c’est devenu une évidence quand vous observez le regard des enfants et des familles présents. On leur offre du bonheur. 30 heures de direct, ça n’existe nulle part ailleurs au service d’une cause. Au service d’un homme, c’est différent… Je fais évidemment référence à mon camarade Cyril Hanouna pour qui j’ai une affection totale.

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Scrutez-vous les audiences du «Téléthon» en tant que producteur ?

Philippe VILAMITJANA

Bien sûr ! Nous sommes parvenus à enregistrer près de 11% de pda en Prime l’année dernière sur France 2. Nous réalisons à chaque fois de meilleurs scores que les années précédentes. Au delà des donateurs, «Le Téléthon» a trouvé son propre public. Il n’y a d’ailleurs pas de corrélations entre l’audience et les dons (93 850 778 € en 2015, ndlr). Près de 15 millions de téléspectateurs passent nous voir durant l’événement, ce qui est énorme.