Piratage informatique de petits sites internet en France: le parquet de Paris ouvre une enquête

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Le parquet de Paris a ouvert une enquête après le piratage de plusieurs dizaines de petits sites internet en France sur lesquels se sont affichés dimanche des messages de propagande islamiste, a-t-il annoncé mardi. L’enquête ouverte pour des «atteintes à un système de traitement automatisé de données» et pour «apologie publique d’un acte de terrorisme» a été confiée au centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) de la gendarmerie en lien avec les services d’enquête locaux. Les piratages sont apparus pendant le week-end, alors que se multipliaient les appels au boycott des produits français dans plusieurs pays musulmans en réaction à la défense par Emmanuel Macron de la liberté de caricaturer après l’assassinat de Samuel Paty. Des messages tels que «Victoire pour Mohammed, victoire pour l’Islam et Mort à la France» ou «opération lancée par des hackers musulmans contre la France pour avoir insulté le prophète Mahomet et profané publiquement l’Islam» se sont affichés sur la page d’accueil de plusieurs sites internet. Autre exemple, un montage représentant Emmanuel Macron grimé en cochon était visible sur des sites d’associations de retraités, de commerces ou de petites mairies. Une alerte avait été lancée dimanche sur Twitter par le dispositif national d’assistance aux victimes de cybermalveillance, indiquant qu’une «vague de cyberattaques en défiguration» ciblait de «nombreux sites français». Ces attaques d’un faible niveau technique sont réalisées automatiquement via des logiciels qui détectent et exploitent des failles sur des serveurs et sites web. Mardi, le recensement des victimes était toujours en cours et leur nombre n’était pas connu précisément. «Plusieurs dizaines de sites internet, peut-être une centaine, ont été touchés», avait estimé lundi Gérôme Billois, spécialiste en cybersécurité du cabinet Wavestone. Ces piratages informatiques visant une multitude de cibles en France ne sont pas forcément en lien avec un seul réseau, mais pourraient être le résultat d’un effet d’aubaine, selon une source proche du dossier.