Richard MAROKO (AB Groupe) : «La concurrence mondiale dans l’audiovisuel, ne laisse plus de place à l’immobilisme».

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Richard MAROKO, Président d’AB Thématiques

AB Groupe lance deux nouvelles chaînes en février. «Crime District», consacrée aux faits divers, à l’investigation et aux enquêtes criminelles, et «Mon Science et Vie Junior», en partenariat avec Mondadori. Tous les détails de ces lancements avec Richard MAROKO, Président d’AB Thématiques.

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Dans un PAF en profonde mutation, AB Groupe prend le pari de lancer deux nouvelles chaînes. Pourquoi ? 

Richard MAROKO

Nous sommes convaincus que les chaînes thématiques restent attractives dès lors qu’elles sont bien positionnées, qu’elles disposent d’une marque forte et qu’elles proposent des programmes originaux. En ce sens, nous prenons le pari de lancer deux nouvelles chaînes. «Crime District», consacrée aux faits divers, à l’investigation et aux enquêtes criminelles, et «Mon Science et Vie Junior», en partenariat avec Mondadori, éditeur du magazine du même nom (leader sur le segment jeunesse avec 170.000 exemplaires par mois). Avec un cœur de cible 8-15 ans, «Mon Science et Vie Junior» a été construite comme une chaîne interactive, linéaire et non linéaire, qui traitera de sujets scientifiques sous une forme ludique, éducative et divertissante. Ces deux nouveaux projets ont trouvé une distribution auprès d’opérateurs.

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Avec la fermeture de plusieurs chaînes thématiques l’année dernière (Jimmy, Maison+, Cuisine+, Planète+ Thalassa), AB Groupe veut-elle prendre le contrepied ?

Richard MAROKO

Dans l’univers des chaînes thématiques, il ne faut pas faire d’amalgames. Vous avez des antennes qui ferment parce que leur positionnement ne rencontre plus leur public. Cela ne signifie pas que la télévision payante est morte. Dans le même ordre d’esprit, ce n’est pas parce que des acteurs de la SVOD font leur apparition, que le linéaire va disparaître. Il faut faire la part des choses. La concurrence est multiple. Pour y répondre, il faut s’adapter à redéfinir les chaînes et les programmes en fonction des attentes du consommateur. Si vous êtes arcboutés sur des schémas qui fatalement vieillissent, vous êtes disposés à rencontrer des problèmes. La concurrence mondiale que connaît l’audiovisuel ne laisse plus de place à l’immobilisme. Pour éviter de perdre le contact avec le spectateur, il faut faire preuve de réactivité et de changement.

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La SVOD est-elle devenue la concurrente majeure de la Pay TV ?

Richard MAROKO

Oui, les services de vidéo à la demande par abonnement sont devenus l’un des concurrents majeurs de la télévision traditionnelle payante. La SVOD offre des programmes complémentaires ou inédits que l’on peut consommer où l’on veut, quand on veut. Mais la SVOD ne sera jamais comme une chaîne de télévision qui a la force d’éditer, de programmer et de packager. A nous de renforcer le marketing, la programmation et la créativité. On ne peut plus se contenter de proposer des programmes de qualité moyenne sans grande originalité, et sans déclinaison digitale.

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Comment rendre une offre attractive à partir du moment où l’intégralité des programmes sur le payant sont issus d’un catalogue ?

Richard MAROKO

Ce n’est pas parce que l’on achète des programmes que ces derniers ont déjà été multi diffusés. Quand vous faites l’acquisition d’un programme inédit, le public le découvre naturellement pour la première fois. En parallèle, nous produisons de plus en plus de contenus originaux. C’est le cas pour «Mon Science et Vie Junior». Nous ressuscitons «C’est pas sorcier» avec «Esprit Sorcier», un magazine animé par Fred Courant. Nous lançons «Les chroniques de Dr. Nozman» avec un YouTubeur très suivi qui nous fait revivre les grandes inventions scientifiques. Nous proposerons aussi des cours de maths et des expériences de physique chimie.