Samuel MOUTEL (KEREN Production) : «Produire en région pour la TV nationale est une force»

Samuel MOUTEL, Producteur associé à KEREN Production

Concevoir et produire des programmes audiovisuels en région pour la télévision nationale, c’est possible. C’est d’ailleurs l’une des spécificités de Samuel MOUTEL, Producteur associé chez KEREN Production. Ce dernier nous explique quelles sont ses méthodes de travail ainsi que ses projets en cours. 

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Diffusion ce mardi 23 février à 22h30 sur France 2 de «Quand j’avais 6 ans, j’ai tué un dragon», un film produit par KEREN Production pour «Infrarouge». Il s’agit d’un documentaire de long métrage. Assez rare pour le souligner…

Samuel MOUTEL

France 2 a été beau joueur et nous a laissé carte blanche. Réalisé par Bruno Romy, «Quand j’avais 6 ans, j’ai tué un dragon» (70’) s’impose comme un documentaire de long métrage. Artistiquement, le film mélange des images documentaires, des séquences d’animation ainsi que des mini-séquences de fiction pour un dispositif narratif singulier. Même si le sujet peut paraître lourd, puisqu’il s’agit d’une petite fille, Mika, qui se bat pour guérir d’une leucémie, l’approche est humaine, poétique et personnelle. Le réalisateur est le père de la jeune fille. Avec sa femme dessinatrice, ils ont décidé de consacrer un film sur le long parcours de la guérison. La case «Infrarouge» qui accueille ce programme revendique une totale liberté de formes et d’expressions. Le projet a un budget de près de 400.000 euros. Pour un documentaire de télévision, nous avons disposé de conditions optimales avec une dizaine de partenaires financiers. Nous avons même décroché un préachat de France Télévisions Distribution avec la garantie d’une distribution internationale du film. C’est assez rare pour un documentaire qui a un mode d’expression aussi original.

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Pour enclencher le financement d’un tel documentaire en TV, quelle a été votre méthode ?

Samuel MOUTEL

Plutôt que de tourner un pilote pour convaincre France 2, nous avons fabriqué un court-métrage de cinéma d’une vingtaine de minutes à partir de budgets d’aide à la production. Nous sommes arrivés auprès de la chaîne avec une proposition artistique complète. Ce n’est pas la 1ère fois que nous utilisons ce type de méthodes. Dès lors qu’il y a un pari artistique, il me semble normal d’essayer de mettre un peu d’argent sur la table, en fonds propres ou avec des fonds de développement, pour mettre à l’épreuve ce que nous avons mis sur papier. Cela peut prendre la forme d’un trailer comme d’un repérage. Mais aujourd’hui, les diffuseurs ont besoin d’être rassurés. En général, ils possèdent des cases assez formatées et nous devons leur présenter des projets où ils n’auront pas trop de surprises à l’arrivée.

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KEREN Production est implantée en région. Force ou faiblesse ?

Samuel MOUTEL

Force évidemment ! KEREN est installée en région, à Caen. Même si nous avons également des bureaux à Paris, il est tout-à-fait possible de tourner et de produire des films en région pour la télévision nationale. Au-delà des projets en cours, mon intention est de produire en région sous forme d’ateliers avec des jeunes artistes autour de l’animation, entre autres.

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Quels sont les différents projets TV en cours pour KEREN Production ?

Samuel MOUTEL

Créée en 2012, Keren Production est une jeune société qui privilégie la production de 4 à 5 projets chaque année. Ces derniers se construisent de manière solide à la fois sur le développement artistique mais aussi sur le financement. Parmi les projets, «Shams & Oumena : notre art comme une arme», le portrait de 52’ de deux jeunes femmes, artistes de rue tunisiennes. France 3 est en train de s’engager. Nous allons aussi couvrir cette année pour France Ô, «Battle of the Year», un championnat de France de break dance qui se déroule tous les ans à Montpellier. Enfin, on se lance bientôt dans une nouvelle aventure avec Bruno Romy sur le thème l’école.