T. ASTRUC (Miraculous) : « Ce qui fait toute la différence de la série se joue dès l’écriture »

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En plus du succès de la série d’animation, le phénomène «Miraculous» se décline en film TV. Intitulé «Miraculous New York : les héros unis», le long métrage sera diffusé sur Disney Channel samedi 26 septembre à 9h20. Rencontre avec Thomas ASTRUC, Créateur & Réalisateur de la série «Miraculous» .

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Comment analysez-vous la success story de la série «Miraculous» ?

Thomas ASTRUC

Plusieurs facteurs entrent en compte. Le projet s’adresse d’abord au plus grand nombre. Nous essayons d’être le plus universel possible. Le succès tient aussi à la personnalité des auteurs qui travaillent sur la série, à la beauté des designs du directeur artistique, à la folie de notre producteur Jérémy Zag qui, dès le départ, nous a fait confiance à 100%. Que les histoires se passent à Paris, c’est une idée à lui. Peu de gens dans l’univers de l’animation française auraient fait ce choix. «Miraculous», c’est aussi une énorme machine à produire. C’est là qu’intervient le savoir-faire de ON Entertainment, mais aussi la qualité du studio d’animation coréen, SAMG, et le fait que Toei Animation a été séduit par notre projet tout en nous apportant un savoir-faire sur la partie conceptuelle. Tous ces ingrédients mis bout à bout participent de cette success story. N’oublions pas l’importance de nos diffuseurs (TF1/ Disney) qui sont quelque part notre troisième œil. Cet amour placé dans le projet, ça se ressent.

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En mutualisant le savoir-faire de plusieurs partenaires, comment conserver sa ligne directrice ?

Thomas ASTRUC

Ce qui fait toute la différence se joue dès l’écriture. Nous sommes 4 à 5 auteurs en atelier d’écriture à concevoir des histoires. Nous racontons ce que nous voulons, en y mettant parfois un peu de notre vie. Cela donne ainsi une couleur à la série. Nous fixons une ambition dès l’écriture en faisant en sorte que le niveau se maintienne le plus possible. En tant que showrunner, j’ai un pied dans l’écriture et un pied dans la réalisation. Je suis donc capable de transmettre les intentions de ce que nous avons écrit à toute l’équipe de réalisation. De ce fait, la déperdition est moindre. Chaque maillon est interconnecté.

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Etant donné que vous parlez à un public familial, quelles limites vous donnez-vous ?

Thomas ASTRUC

Nos deux limites sont liées à la fabricabilité du projet. «Miraculous» reste un projet disposant d’un budget de série TV. On ne peut pas faire un film à chaque épisode. Il y a aussi des contraintes de fabrication techniques. A ce titre, il ne faut pas fabriquer trop de personnages ou trop de nouveaux décors. Et quoi que nous décidions de raconter, il faut rester compréhensibles des plus petits. Si c’est le cas, nous pouvons parler de tout, même des sujets les plus graves.

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Comment gérez-vous le timing du processus créatif ?

Thomas ASTRUC

Nous envoyons directement nos synopsis détaillés aux partenaires diffuseurs. Il y a dix fois plus de travail sur un épisode de «Miraculous» que sur une autre série. Nous sommes 4 coréalisateurs et nous avons plus de temps sur la fabrication du story-board et sur la mise en scène. Sur le reste du processus, en termes de délais, c’est assez semblable au reste.

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Quelles sont les perspectives autour de la marque ?

Thomas ASTRUC

Un spectacle musical écrit par Jérémy Zag. Il prépare aussi un film de cinéma pour proposer sa propre vision de «Miraculous». La série continuera à avoir de nouvelles saisons et des téléfilms spéciaux pour la télévision. En parallèle, j’ai monté il y a quelques années une plateforme de diffusion de comics numériques, BayDay.com. Nous allons mettre à disposition du grand public une adaptation BD de la comédie musicale de Jérémy Zag. Et si le succès est au rendez-vous, nous continuerons avec d’autres titres. Nous voulons lancer une sorte de «Marvel à la française» avec plusieurs lignes de comic books.