T. DUBOIS (Prime Video) : « On ne veut pas se perdre dans une logique de volume en matière de créations originales »

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La plateforme Prime Video accélère ses investissements dans les productions françaises et s’engage à être le lieu privilégié d’expression des talents français. A ce titre, 7 nouvelles créations originales annoncées – «Alphonse», «Medellín», «Hawa», «Classico», «Cosmic Love», «Ourika» et «Killer Coaster»— ainsi que de nouvelles saisons pour «Celebrity Hunted: Chasse à l’Homme» et «LOL: Qui Rit, Sort!» ainsi que de nouveaux épisodes de «Orelsan: Montre Jamais Ça à Personne». Tour d’horizon de la stratégie avec Thomas DUBOIS, Directeur des Créations Originales chez Amazon Prime Video.

MEDIA +

Ces 3 dernières années, Prime Video investit dans les créations originales avec une stratégie d’implantation dans l’Hexagone. Votre logique porte-t-elle ses fruits ?

THOMAS DUBOIS

Nous sommes plutôt très satisfaits de l’intérêt suscité par nos premières créations originales françaises. Que ce soit la série documentaire «Orelsan», les premières saisons du comedy show «LOL: Qui Rit, Sort!» ou encore les films «Le Bal des Folles» ou «I Love America». La marque Prime Video commence à avoir une identité et à être visible. Cette dimension est primordiale.

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Vos créations françaises rencontrent-elles le succès à l’étranger ?

THOMAS DUBOIS

Nous n’avons pas encore beaucoup de recul là-dessus. Beaucoup de nos productions sont lancées en différé dans d’autres pays jusqu’à présent. «Orelsan» a été rendu disponible il y a à peine 1 mois à l’étranger. La série «Totem», lancée en mars, sera proposée fin mai dans d’autres territoires. Mais à partir de maintenant, toutes nos productions seront lancées en même temps. On espère bien que le succès soit aussi bien local qu’international.

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Prime Video revendique sur ses nouvelles créations une offre diversifiée. Est-ce votre ADN de marque ?

THOMAS DUBOIS

Exactement ! Il est hyper important de proposer des œuvres qui se complètent. L’offre ne doit pas être redondante. Il y a une pléthore de contenus partout dans le monde. Donc, à chaque fois il faut être impactant. La diversité de l’offre est raccord avec la diversité de nos abonnés qui se laissent souvent surprendre par nos propositions. Des contenus familiaux aux programmes plus adressés, l’objectif est de parler au plus grand nombre.

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Quoi qu’il en soit, «vous ne voulez pas vous perdre dans une logique de volume» ?

THOMAS DUBOIS

Nous ne voulons pas compromettre la qualité ! On ne veut pas produire pour produire, ni produire des contenus dispensables. Nous souhaitons créer de l’émulation.

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Quelle vitesse de croisière souhaitez-vous atteindre ? Une quinzaine de lancements par an ?

THOMAS DUBOIS

Difficile à dire ! Cela dépend des projets que l’on nous propose. S’il y a 15 ou 20 projets avec des idées incroyables que l’on nous soumet, nous trouverons un moyen de les faire.

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Que recherche Prime Video ? Des «concepts universels» et des «histoires singulières» ?

THOMAS DUBOIS

Tout-à-fait ! Une fois encore, il faut surprendre et amener des points de vue différents. Quand on annonce «Hawa» réalisé par Maïmouna Doucouré («Mignonnes»), avec la chanteuse Yseult, c’est un vrai point de vue. Quand on propose «Alphonse», la première série de Nicolas Bedos, avec Jean Dujardin et Charlotte Gainsbourg ou encore «Ourika», un western urbain situé pendant les émeutes de 2005, co-créé par le rappeur Booba, c’est un autre point de vue. Nous n’avons jamais l’impression d’entendre deux fois la même histoire.

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Vous différenciez-vous de l’offre des chaînes traditionnelles ?

THOMAS DUBOIS

On se positionne clairement en complémentarité de ce que propose l’offre linéaire de télévision. Tout le monde peut y trouver son compte partout.

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Sur les documentaires, Prime Video s’inscrit sur les portraits de personnalités. Autant dire que c’est une valeur sûre !

THOMAS DUBOIS

Oui, mais après il faut bien les produire. Si le contenu final n’est pas bon, on le paiera cher. L’essentiel est de préserver l’histoire que l’on raconte, et la qualité du programme. Ça ne doit pas être des contenus promotionnels. Nous voulons des personnalités qui racontent tout, sinon on ne le fait pas. C’est ainsi que s’inscrit notre série documentaire «The Pogmentary» sur le footballeur Paul Pogba qui a une trajectoire unique.

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Sur les divertissements, «dating» et «humour» semblent être des valeures sures?

THOMAS DUBOIS

Premier point, le public a besoin de rire. Deuxième point, on a tous besoin d’aimer. Il s’agit de deux valeurs universelles autour desquelles on peut s’amuser et être innovant. D’un côté, «LOL: Qui Rit, Sort!» prend des codes de télé-réalité insufflés dans l’humour. Face au succès de la saison 2 qui est en passe de devenir le plus gros succès de la plateforme depuis sa création, une saison 3 a été commandée. D’autre part, nous lançons «Cosmic Love» qui ramène de l’astrologie dans le dating. Ce format a été développé par nos équipes américaines, et sera adapté en France.

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Quelle est la «touch» Amazon sur vos films et séries françaises ?

THOMAS DUBOIS

Sur nos films, il y a deux constantes, des signatures et des univers identifiés. Au rayon des projets, Prime Video a confié à Franck Gastambide son plus gros budget à ce jour pour «Medellin», une comédie d’action tournée en Colombie, sur un YouTubeur fasciné par le narcotrafiquant Pablo Escobar. A cela s’ajoute l’envie de révéler des talents et d’accompagner des premiers films. Face à la profusion de contenus, si l’histoire est puissante, elle saura trouver son public, même si elle n’est pas portée par quelqu’un (réalisateur, acteur, auteur,…) qui n’est pas connu de tous. Concernant nos séries, elles ne sont pas lisses, elles surprennent grâce à leur parti pris.