TF1 : bénéfices en baisse au 1T, avant l’effet des accords avec les opérateurs

383
TF1 pour Une

Le groupe de télévision TF1 a vu son bénéfice net baisser au premier trimestre, principalement du fait d’éléments de comparaison négatifs, mais peut voir l’avenir avec sérénité grâce à l’accord pour la diffusion de ses chaînes trouvé avec le dernier des opérateurs télécoms, Free. Selon des résultats publiés mercredi, sur les trois premiers mois de l’année, le bénéfice net de TF1 a reculé de 11,4% à 24,8 millions d’euros par rapport à la même période en 2017, où la cession d’une participation dans le Groupe AB avait permis de comptabiliser 7 millions d’euros de recette supplémentaire.
Pour la filiale du groupe Bouygues, l’essentiel était ailleurs, avec l’annonce quelques heures plus tôt d’un nouvel accord permettant à TF1 de revaloriser ses conditions de distribution avec la totalité des opérateurs. «L’accord avec Free est en ligne avec ce qui a été signé avec les autres opérateurs», a assuré le directeur général adjoint du groupe de télévision, Philippe Denery, lors d’une conférence de presse téléphonique, «avec une rémunération de nos contenus et des services associés». TF1 demandait à être rémunéré pour la diffusion de ses chaînes payantes et gratuites via les box des opérateurs, faisant valoir qu’il propose aussi toute une série de services dits à valeur ajoutée, comme la vidéo à la demande, la télévision de rattrapage (Replay) ou encore des programmes en ultra-haute définition (UHD 4K). Avant Free, des accords similaires avaient déjà été annoncés fin 2017 pour SFR (groupe Altice), fin janvier pour Bouygues Telecom, et mi-mars avec Orange. Il ne reste plus que le concurrent Canal+, avec qui «nous poursuivons les négociations, qui ne sont pas faciles comme avec les quatre autres», a relevé mercredi M. Denery. Les modalités financières des accords n’ont pas été dévoilées. Mais «il s’agit d’une victoire stratégique pour TF1 car ils ont pu augmenter le niveau de facturation de la part des opérateurs. Il s’agit dans tous les cas de montants significatifs, même s’ils sont moins importants que ceux évoqués initialement, cela devrait avoir un impact sur les résultats du groupe», selon Thomas Coudry, analyste médias pour Brian, Garnier & Co. Dans l’immédiat, les accords signés n’ont pas empêché le chiffre d’affaires du groupe de reculer de 0,8% à 499,3 millions d’euros au premier trimestre, en partie suite à l’absence de sortie en salles de films de TF1 Studio sur la période considérée. Le chiffre d’affaires est également touché par une baisse des revenus issus des services interactifs liés aux jeux en marge des émissions télévisées. Le groupe invoque «une base de comparaison conjoncturellement très élevée». Les recettes publicitaires progressent en revanche légèrement, de 0,7%, pour atteindre les 368,7 millions d’euros.
TF1 évoque un début d’effet de ses accords avec les opérateurs télécoms, mais également l’arrivée des premiers revenus publicitaires en Belgique, où il tente désormais de proposer des formats d’annonces spécifiques. Côté audience, le groupe a vu ce trimestre sa part se replier légèrement, de 0,3 point à 32,2%, dans un contexte d’événements spéciaux: les Jeux olympiques d’hiver étaient retransmis sur les chaînes de France Télévision, et Canal+ a coupé son signal pendant une semaine auprès de ses abonnés. La chaîne amiral du groupe progresse en revanche de 0,2 point, à 22,1%, et conserve les 30 meilleures audience du trimestre. Concernant ses perspectives, le groupe TF1 a confirmé son objectif d’augmenter sa marge opérationnelle courante pour 2018. A moyen terme, il vise une marge à deux chiffres pour 2019.