Tous les feux pratiquement au vert pour l’arrivée de Christel Heydemann à la tête d’Orange le 1er avril

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Tous les feux sont pratiquement au vert pour l’arrivée de Christel Heydemann à la tête d’Orange le 1er avril, le choix de la directrice Europe de Schneider Electric devant être entériné vendredi lors d’un conseil d’administration de l’opérateur. «Tout le monde s’est rangé à la position de l’Etat», premier actionnaire du groupe avec plus de 20% du capital, a affirmé lundi une source proche du dossier. Le ministère de l’Economie avait publiquement affiché son soutien à Mme Heydemann début janvier, en indiquant donner sa préférence à la nomination d’une femme. Seules quelques dernières «modalités techniques», comme la rémunération, restent à valider. L’arrivée de la nouvelle patronne devrait ensuite avoir lieu le 1er avril, selon une source proche du dossier, confirmant une information du «Figaro». L’ancienne dirigeante d’Alcatel-Lucent deviendrait alors, à 47 ans, la première femme à la tête de l’ancien opérateur public français, et seulement la deuxième à diriger une entreprise du CAC 40. Soutenue par Bercy, cette diplômée de Polytechnique et des Ponts et Chaussées, qui peut se targuer d’une longue expérience dans le secteur, est membre du conseil d’administration d’Orange depuis 2017. Condamné en novembre dans l’affaire Tapie/Crédit Lyonnais, l’actuel PDG de l’opérateur, Stéphane Richard, a été poussé vers la sortie et doit lâcher les commandes du groupe d’ici fin janvier. Ses successeurs seront nommés dans le cadre d’une gouvernance dissociée, avec la direction générale d’une part et la présidence de l’autre, fonctions que M. Richard cumulait. Le comité de sélection du groupe avait initialement retenu deux autres candidatures, celle du directeur général délégué d’Orange, Ramon Fernandez, et celle du responsable des ventes du concurrent américain Verizon, Frank Boulben. Après avoir auditionné les trois candidats «aux profils intéressants», l’Etat a affiché publiquement son soutien à Christel Heydemann, alors qu’une seule femme dirige actuellement en France une entreprise du CAC 40, la directrice générale d’Engie, Catherine MacGregor. 

«À compétences égales, le ministre (de l’Économie, Bruno Le Maire, NDLR) souhaite que ce soit une femme qui reprenne la direction d’Orange», avait indiqué Bercy. «Le ministre souhaite que plus de femmes accèdent à des postes de gouvernance des grandes entreprises», avait encore indiqué le ministère. Estelle Brachlianoff doit devenir en outre directrice générale de Veolia le 1er juillet. Le mandat de Stéphane Richard courait initialement jusqu’à mi-2022. Une fois officialisé le nom retenu pour la direction générale d’Orange, M.Richard pourrait tout de même rester en place quelques semaines de plus comme président non exécutif, jusqu’à la fin de son mandat, dans l’attente de la nomination d’un successeur à cette autre fonction, selon plusieurs sources internes. «Rien n’est exclu», confirme un haut dirigeant du groupe, soulignant que «l’important est d’assurer la continuité de la direction de l’entreprise et que la transition se passe dans les meilleures conditions». À la tête de l’opérateur historique depuis 2011, Stéphane Richard a été reconnu coupable de complicité de détournement de biens publics dans l’affaire de l’arbitrage controversé rendu en 2008 entre l’homme d’affaires Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. Le dirigeant d’Orange était à l’époque directeur de cabinet de la ministre de l’Économie, Christine Lagarde.