Un conseiller du gouvernement dans la lutte contre le coronavirus contre une éventuelle application Google/Apple

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Un conseiller du gouvernement dans la lutte contre le coronavirus a mis en garde mercredi contre une éventuelle application Google/Apple de traçage des contacts, estimant qu’une telle application devait rester du ressort de l’Etat. La France prépare en lien avec l’Allemagne et la Suisse une application pour smartphone StopCovid, permettant à l’utilisateur d’être prévenu s’il a croisé un autre utilisateur diagnostiqué porteur du coronavirus. Apple et Google, qui fournissent les deux principaux systèmes d’exploitation de smartphones dans le monde, ont annoncé vendredi qu’ils collaboraient de leur côté pour une app de ce type. «Si j’ai bien compris», Google et Apple comptent proposer «une application clef en main, entièrement packagée, ou les Etats (…) n’auraient plus qu’à mettre leur logo», a déclaré devant la commission des Lois du Sénat Aymeril Hoang, chargé du numérique au sein du conseil scientifique sur le Covid-19. «Cela veut dire que sur un plan technique, Google et Apple définissent eux-mêmes» quand une personne doit être prévenue qu’elle a croisé une personne contaminée (distance entre les deux, temps d’exposition…), a-t-il indiqué. «Cela veut dire également qu’ils gardent» les identifiants des téléphones concernés, qu’ils définissent le «protocole» de fonctionnement: «A titre personnel, je pense que cela pose d’énormes enjeux de souveraineté numérique», a-t-il ajouté. Selon M. Hoang, le gouvernement est pour l’instant dans une «logique de collaboration (…) et de négociation» avec Apple et Google, car toute application de traçage des contacts aura besoin «d’avoir accès à un certain nombre de fonctionnalités des terminaux» dont la clef est détenue par les deux géants américains. «Si ces négociations n’aboutissaient pas, et si nous n’avions pas d’autres choix que de reprendre la solution clef en main de Google et Apple, je pense qu’il y (aurait) des arbitrages et des priorités à établir, que ça (devrait) tous nous interroger collectivement et en premier lieu la représentation nationale sur ce que cela signifie en terme d’indépendance et de souveraineté sur ces questions numériques», a-t-il dit.