Une enquête a été ouverte après une cyberattaque d’une ampleur inédite en Belgique qui a touché des dizaines d’administrations publiques, d’hôpitaux, d’universités et jusqu’au Parlement, a annoncé ce jeudi 6 mai un porte-parole du parquet fédéral, compétent en matière de crime organisé.
Il s’agit d’une attaque par déni de service (DDoS) consistant en un envoi massif de données sur un serveur pour le rendre inopérant.
Elle a pris pour cible mardi la société Belnet, qui gère l’accès à internet des services publics belges, perturbant le fonctionnement de «plus de 200» administrations, a confirmé ce jeudi 6 mai 2021 le Premier ministre Alexander De Croo.
Ce jour-là, les travaux des commissions parlementaires, qui se déroulent actuellement via internet en visioconférence, n’ont pas pu avoir lieu.
C’est une cyberattaque «d’une ampleur jamais vue», a dit le Premier ministre devant les députés.
«Plus de 200 organisations ont connu des problèmes dans leur fonctionnement, un énorme ralentissement de leur réseau informatique», a ajouté le dirigeant libéral flamand.
Il a précisé que le système de réservations dans les centres de vaccination contre le Covid avait également été affecté.
Selon Belnet, l’attaque a été «entièrement sous contrôle» dès mardi soir et tout indique qu’elle visait «uniquement à saturer le réseau» géré par cette entreprise.
La firme de sécurité informatique Secutec a affirmé de son côté que l’attaque avait également été dirigée contre les fournisseurs d’accès Telenet et Proximus.
Les assaillants ont utilisé «un total de 257.000 adresses IP provenant de 29 pays», dont les Etats-Unis, la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud, selon l’agence de presse Belga citant un responsable de Secutec.
Belnet a porté plainte pour «sabotage informatique» auprès d’une section de la police belge spécialisée en cybersécurité, la Computer Crime Unit, qui sera chargée d’enquêter sous l’autorité du parquet fédéral.