USA: Facebook bannit des groupes d’extrême-droite américaine de la mouvance «Boogaloo»

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Sous pression pour mieux purger sa plateforme des contenus et mouvements racistes, Facebook a déclaré mardi avoir banni des groupes d’extrême-droite américaine de la mouvance «Boogaloo», qui «cherchent activement à commettre des violences», d’après un communiqué.
Des adeptes de ce mouvement éclectique, lourdement armés, ont perturbé les récentes manifestations antiracistes aux Etats-Unis et inquiètent les autorités américaines depuis que l’un d’entre eux a tué deux policiers en Californie début juin. Le géant des réseaux sociaux l’a classé mardi dans la catégorie «individus et organisations dangereuses».
«En conséquence, ce réseau violent est banni de toute présence sur notre plateforme et nous retirerons tous les contenus qui le soutiennent, en font l’apologie ou le représentent», a détaillé la plateforme. «Il promeut activement la violence contre les civils, les forces de l’ordre, le gouvernement et les institutions», a-t-elle ajouté.
Facebook a retiré 220 comptes Facebook, 95 comptes Instagram, 28 pages et 106 groupes «qui constituent actuellement le réseau», ainsi que 400 autres groupes et plus de 100 pages qui hébergeaient des contenus similaires. Plusieurs manifestations contre le racisme systémique, organisées en réaction à la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué par un policier blanc, ont été marquées par des arrestations de militants de ce groupe, en possession de cocktail molotov. Le terme Boogaloo, qui désigne un courant musical afro-cubain, est utilisé depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux en référence à une nouvelle guerre civile.
Le mouvement, qui n’est ni très organisé ni très uni, comprend des activistes anti-gouvernement et pro-armes à feu, des néo-nazis et des suprémacistes blancs. Ils communiquent par le biais des réseaux sociaux.
Dans une étude publiée en avril, le Tech Transparency Project a dénombré 125 groupes dédiés à l’idéologie Boogaloo sur Facebook, avec des dizaines de milliers d’abonnés discutant d’armes, d’explosifs et de tactiques pour attaquer les autorités. Un membre du mouvement a été arrêté le 11 avril au Texas après avoir posté sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle il annonçait qu’il allait tendre une embuscade à un policier et le tuer.
Facebook dit avoir repéré de premiers éléments de cette mouvance dès 2012, mais ne l’avoir suivi de près que depuis 2019. «Nous nous attendons à ce que des personnes de ce réseau tentent de revenir sur notre plateforme en adoptant une nouvelle terminologie», a indiqué le groupe californien, promettant de surveiller ces tentatives potentielles.