Venezuela: le patron de RCTV appelle Chavez à ne pas fermer sa chaîne

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    Dimanche à minuit expirera la licence d’une des plus anciennes chaînes télévisées d’Amérique latine, Radio Caracas Television, accusée de conspiration par le président Hugo Chavez mais dont la fermeture est impopulaire au Venezuela et fortement critiquée à l’étranger. Avec RCTV, principal canal d’opposition d’envergure nationale, disparaîtront des journaux télévisés systématiquement critiques du gouvernement mais ce sont surtout les feuilletons à succès et les émissions de variété à paillettes que regretteront les téléspectateurs. Le non-renouvellement de la licence de RCTV (Radio Caracas TV), créée en 1953, a été l’une des premières décisions de M. Chavez après sa réélection triomphale en décembre. Il ne pardonnait pas à la chaîne son ton acerbe et d’avoir soutenu en avril 2002 un coup d’Etat raté à son encontre. Pour le propriétaire de RCTV, Marcelo Granier, gendre du fondateur, avec cette fermeture, le Venezuela «passe d’un régime centralisateur et autoritaire à un régime totalitaire». M. Granier a fait publier mercredi dans tous les journaux un appel au président pour que celui-ci revienne sur sa décision, en l’exhortant à permettre que «dans le Venezuela d’aujourd’hui coexistent d’autres opinions». Des centaines de journalistes vénézuéliens ont défilé lundi à Caracas pour défendre la liberté d’opinion. Le Parlement européen doit examiner la question jeudi. L’Organisation des Etats américains (OEA) a exprimé sa préoccupation à l’instar d’organisations internationales de défense des médias.