Vivendi : des résultats 2013 plombés par SFR

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Vivendi a publié mardi des résultats 2013 qui restent plombés par sa filiale télécom SFR, malmenée par des baisses de prix, et pour laquelle il explore «toutes les opportunités» dans le cadre de la recomposition du secteur français des télécoms. 

Vivendi, qui est en train de se recentrer sur ses activité médias et contenus, a précisé que les modalités de la séparation de sa filiale SFR devraient être annoncés prochainement, et ne dévoile à ce stade ni de perspectives ni sa politique de dividende. Le groupe avait confirmé lundi avoir été approché par la holding Altice, maison mère du câblo-opérateur Numericable, en vue d’un «éventuel rapprochement» de ce dernier avec SFR, précisant n’avoir reçu à ce stade «aucune offre formelle». Le président du directoire Jean-François Dubos a indiqué mardi que Vivendi voulait participer à la recomposition du secteur des télécoms avec SFR, qui doit comme prévu être séparée du groupe à la mi-2014 a-t-il précisé, et que le groupe explorait «activement toutes les opportunités» pour cette filiale. Soulignant l’accord de mutualisation signé en février entre SFR et son concurrent Bouygues pour partager une partie de leurs réseaux mobiles, le responsable a estimé qu’il ne s’agissait «peut-être que du début de la consolidation des télécoms français», au cours d’une conférence analystes. Le groupe a dégagé un bénéfice net 2013 multiplié par 11 à 1,967 milliard d’euros, gonflé par la plus-value de cession de l’éditeur de jeux vidéos Activision Blizzard, partiellement compensée par la dépréciation de l’écart d’acquisition relatif à SFR. En revanche, le résultat net ajusté (hors exceptionnels) s’affiche en  baisse de 9,7% à 1,54 milliard d’euros, pour un c.a. de 22,135 milliards, en baisse de 2%, selon un communiqué publié mardi. Ces résultats se situent «globalement en ligne avec les attentes du marché», a souligné Hervé Philippe, le directeur financier du groupe lors d’une conférence téléphonique. Le titre était cependant en forte baisse à 10h50 à la Bourse de Paris, cédant 4% à 20,40 euros, la pire performance au sein d’un CAC 40 en repli de 0,48%, alors que les investisseurs se montrent déçus par le résultat opérationnel, notamment chez SFR au 4ème trimestre. 

La filiale télécom SFR, principal actif du groupe, affiche un c.a. de 10,199 milliards d’euros, en recul de 9,6% sur un an «en raison de l’impact des baisses de prix liées au contexte concurrentiel et des diminutions de tarifs imposés par les régulateurs», indique Vivendi dans son communiqué. Sur l’année, SFR est en deçà de l’objectif de résultat brut d’exploitation de 2,8 milliards d’euros (à 2,766 milliards) fixé par le groupe, même si la filiale a enregistré une hausse de 756.000 abonnés mobiles sur l’année, pour un parc total de 21,354 millions. La baisse des ventes de SFR est «compensée par la croissance des autres sociétés du groupe», a toutefois souligné le directeur financier, alors que le c.a. des activités médias et contenus s’affiche en hausse de 5,7% sur un an. 

Le c.a. de Canal+ se monte à 5,311 milliards d’euros, en hausse de 5,9% sur un an, tiré par la tv payante à l’international, notamment en Afrique et Pologne, et par les chaînes gratuites D8 et D17 en France. Universal Music Group voit son c.a. progresser de 12,8% à taux de change constant, (+7,5% à taux réels) à 4,886 milliards. Pour la 1ère fois en 2013, les ventes du numérique dépassent celles du physique, souligne le groupe.